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Quand la pâte a acquis la consistance voulue, on la soumet au grenage.

Cette opération se fait à l’aide d’un tamis BO (fig. 155) appelé guillaume, sur lequel se meut un disque de bois dur, C, plus épais au milieu que sur les bords. L’ouvrier brise la galette avec ce disque de bois, et les fragments traversent les trous du guillaume. On comprend que la dimension des trous dont ce tamis est percé détermine la grosseur du grain de poudre. Les grains de poudre formés par le passage des fragments à travers le crible s’écoulent par un conduit oo. Si l’on veut obtenir des grains plus petits, au-dessous du premier crible, on en dispose un second, IH, à trous plus petits.

Fig. 155. — Guillaume (coupe horizontale et coupe verticale).

La figure 155 donne une coupe verticale et une coupe horizontale du guillaume.

On se sert aussi pour le grenage, du tonne-grenoir, inventé par M. Maurey, ancien directeur de la poudrerie du Bouchet. Ce sont deux disques de bois réunis par des traverses et supportant deux cribles en toile de fil de laiton, emboîtés et tendus au moyen de cordes. La toile intérieure est munie de larges mailles, et la toile extérieure de mailles ayant la dimension qu’il faut donner aux grains de la poudre, suivant la qualité qu’on veut obtenir. Le tout est mis en mouvement par un moteur mécanique.

Le tonne-grenoir a été un grand progrès sur le guillaume, qui forçait à réunir un grand nombre d’ouvriers dans un atelier où il est assez dangereux de séjourner.

Fig. 156. — Appareil pour le lissage de la poudre.

Pour faire subir à la poudre l’opération du lissage, on fait tourner les grains dans des tonnes AA′ (fig. 156), montées sur un axe horizontal, DB. À l’intérieur de ces tonnes sont disposées des pièces de bois clouées en longueur. On y place les grains de poudre, humectés de 12 pour 100 d’eau. L’eau est destinée à dissoudre un peu de salpêtre ; le frottement imprimé aux grains, leur donne de l’éclat, les rend lisses et polis.

Les ouvertures et les entonnoirs o, o, sont destinés à laisser couler la poudre dans les tonneaux K, quand l’opération est terminée. Deux petites portes, c, c, permettent d’introduire la poudre dans la tonne, et de l’en retirer après le lissage.

Les poudres de guerre ne reçoivent qu’un faible lissage. La durée de l’opération est plus longue pour les poudres à mousquet que pour les poudres à canon, et plus longue surtout pour les poudres de chasse.

Il ne reste plus qu’à sécher la poudre. Quand le temps est beau, on la sèche en plein air, sur des toiles de coton étendues sur de longues tables.

Le séchage artificiel s’opère en étendant la