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Fig. 9. — Vue du Diorama de Daguerre et du mode de changement d’éclairage du tableau.


Daguerre avait exposé la vue du tombeau de Napoléon à Sainte-Hélène. Le lieu était sauvage, le terrain pierreux, entouré de rochers abrupts ; la mer terminait, au loin, l’horizon. Un jeune élève peintre se présente un jour, sa boîte, à couleurs sous le bras, et demande à Daguerre la permission de travailler et de faire des études, comme devant

    ces croisées doivent être tout à fait fermées lorsqu’on voit le premier tableau seulement.

    « S’il arrivait qu’on eût besoin de modifier un endroit du premier effet par la lumière de derrière, il faudrait que cette lumière fût encadrée de manière à ne frapper que sur ce point seulement. Les croisées doivent être éloignées du tableau de deux mètres au moins, afin de pouvoir modifier à volonté la lumière en la faisant passer par des milieux colorés, suivant les exigences de l’effet ; on emploie le même moyen pour le tableau du devant.

    « Il est reconnu que les couleurs qui apparaissent des objets en général ne sont produites que par l’arrangement des molécules de ces objets. Par conséquent, toutes les substances employées pour peindre sont incolores ; elles ont seulement la propriété de réfléchir tel ou tel rayon de la lumière qui porte en elle-même toutes les couleurs. Plus ces substances sont pures, mieux elles réfléchissent les couleurs simples, mais jamais cependant d’une manière absolue, ce qui, du reste, n’est pas nécessaire pour rendre les effets de la nature.

    « Pour faire comprendre les principes sur lesquels ont été faits et éclairés les tableaux du Diorama ci-dessus mentionnés, voici un exemple de ce qui arrive lorsque la lumière est décomposée, c’est-à-dire lorsqu’une partie de ses rayons est interceptée :

    « Couchez sur une toile deux couleurs de la plus grande