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terminer un plus grand nombre d’éclats. Peut-être ne connaissait-on pas encore un métal suffisamment cassant pour que cette disposition fût inutile. La continuation de ces axes à l’intérieur du projectile est marquée en petits points sur la figure 254. Ils sont retenus d’une part par une clavette et de l’autre par un écrou.

Fig. 255. — Bombe sphérique coulée en deux parties et renforcée par des axes de fer.

Les figures 255 et 256 représentent des bombes divisées en deux parties suivant leur équateur, et pouvant se fermer à la manière d’une boîte. Cette méthode se rapportait à un mode particulier de fabrication du projectile, qui ne nécessite pas de briser les moules après le coulage. Presque toutes les bombes étaient ainsi fondues.

Fig. 256. — Bombe sphérique coulée en deux parties.

Les affûts employés pour lancer les boulets par le tir horizontal, ne pouvaient servir à lancer les bombes par le tir courbe. Si nous supposons un mortier suspendu par ses tourillons, et faisant feu dans un angle voisin de la verticale, l’effort du recul ne tardera pas à porter l’affût en arrière, mais pèsera tout entier sur les tourillons et leurs encastrements. Un mortier posé sur un affût ordinaire le mettrait hors de service en quelques coups. Il fallait donc donner beaucoup d’attention à la question des affûts des mortiers.

Les Allemands adoptèrent un affût solide, mais dépourvu de mobilité, et qui ne se prêtait pas au pointage.

Senfftenberg nous a transmis quelques dessins de cet affût de mortiers.

Les figures 257 et 258 montrent le même affût sous deux faces différentes. La première présente la disposition à l’aide de laquelle on faisait varier l’angle de pointage : une corde attachée à la culasse venait s’enrouler sur un treuil et abaissait la bouche du mortier du côté opposé au treuil ; pour donner à la pièce la position inverse, il suffisait de passer la corde sur une poulie de renvoi ou de l’attacher à la volée.

La figure 258 laisse voir le heurtoir circulaire sur lequel glissait, à frottement, la culasse quand elle changeait de position. Quand le mortier était disposé avec l’inclinaison voulue, on faisait entrer sous le heurtoir, à grands coups de maillet, un coin qui soulevait un peu le heurtoir et la pièce, de sorte que les tourillons n’appuyaient plus sur leurs embrasses. L’affût résistait ainsi mieux au tir, mais ces arrangements prenaient un temps considérable, et l’entrée du coin dérangeait le pointage.

L’artillerie des Pays-Bas fit usage d’une autre forme d’affût bien préférable et qui est en usage de nos jours, avec quelques modifications. Les tourillons étaient placés tout à fait à l’extrémité de la pièce, sur la culasse ; on pointait le mortier à l’aide d’un treuil et d’un déclic.