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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/397

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Fig. 280. — Canon suédois et son affût.


Peu s’en fallut qu’on ne lui préférât un affût ridiculement léger dont les flasques étaient constitués par deux bras de limoniers. Heureusement ce dernier affût ne résista pas aux épreuves du tir.

La commission nommée par Louis XIV, pour étudier la pièce suédoise, commission dont faisaient partie les ministres de la guerre et de la marine, déclara qu’on pourrait rendre plus solide ce dernier modèle, et repoussa en conséquence le canon suédois.

Le modèle suédois fut donc bien près d’être définitivement rejeté, ce qui aurait laissé notre artillerie dans un état d’infériorité notable, eu égard à celles des autres peuples. Heureusement le maréchal de Saxe, en dépit de tous les avis défavorables des personnages officiels, exigea le canon suédois pour ses campagnes. Il fit fondre ces canons, en 1746, et il adopta en même temps les gargousses en papier contenant la charge de poudre.

La pièce suédoise rendit de si bons services qu’elle devint réglementaire en 1757 ; chaque régiment d’infanterie fut pourvu d’un de ces canons, que représente la figure 280.

Fig. 281. — Le général Gribeauval.

D’autres essais d’artillerie légère, ou de campagne, étaient faits en Prusse, à cette même époque. Frédéric II fît couler des canons qui ne pesaient que 100 fois, et même que 55 fois leur boulet. Il dut nécessairement les abandonner, et poussant, sans transition, à l’extrême opposé, on le vit tout d’un coup armé de très-grosses et très-pe-