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fin au terme de la fabrication des tuyaux, c’est-à-dire à leur cuisson. On sait que la cuisson d’une poterie détermine la combinaison chimique des diverses substances qui sont seulement mélangées dans la pâte. Sous l’influence de la chaleur, il se forme des combinaisons nouvelles, sur lesquelles les agents atmosphériques et l’eau n’ont plus d’action. Les éléments essentiels des poteries sont l’acide silicique et l’alumine ; secondairement, et en petite proportion, l’oxyde de fer, la magnésie, la potasse, la soude et l’oxyde de manganèse. L’acide silicique et l’alumine se combinent, sous l’influence de la chaleur, et le silicate d’alumine, dur, infusible, ne se désagrégeant pas au sein des liquides, constitue nos poteries ordinaires. La même chose se passe dans la cuisson des tuyaux.

Le degré de la cuisson exerce une grande influence sur la qualité des tuyaux de drainage. Quand ils ne sont pas assez cuits, ils restent tendres, terreux, sans sonorité, se délitent, s’effritent et se désagrègent par l’action de l’eau. Si, au contraire, le feu a été trop longtemps soutenu, la pâte se calcine, se vitrifie, et peut même entrer en fusion. La chaleur la plus convenable pour la cuisson des tuyaux, varie du rouge sombre à un rouge très-vif. Nous avons déjà dit que, quand ils sont bien cuits, les tuyaux doivent rendre un son clair, si on les frappe l’un contre l’autre.

Les fours ordinaires des tuiliers pourraient servir à la cuisson des tuyaux de drainage ; mais elle se fait généralement dans des fours en maçonnerie. On cuit les tuyaux au bois, à la tourbe, ou au charbon de terre. On règle la capacité des fours d’après le nombre des tuyaux que l’on veut y mettre, en comptant qu’il entre environ 1 200 tuyaux de 0m,025 de diamètre par mètre cube. Il est des fours à briques en usage chez les tuiliers et les briquetiers, qui sont excellents pour la cuisson des tuyaux. Tel est le four de Saint-Meuge (Vosges), décrit par M. Brongniart dans son Traité des arts céramiques. Les tuyaux sont placés verticalement sur des voûtes faites en briques qui forment berceau au-dessus des foyers et laissent des interstices pour la circulation de la flamme. Une voûte qui recouvre le four supporte au milieu la cheminée.

Les fabricants de tuyaux de drainage emploient généralement des fours à coupole.

Fig. 521. — Coupe en travers du four à coupole.
Fig. 522. — Plan et coupe horizontale d’un four à coupole.

Les figures 521 et 522 données par M. Mangon dans ses Instructions pratiques représentent le four dont il s’agit. On ne voit pas sur ces figures les carneaux construits dans le prolongement des alandiers, ni le parquet en briques placé au-dessus des carneaux qui composent les conduits de la flamme,