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venons de parler, l’incubation des œufs ne se fait régulièrement que sous l’influence d’une certaine chaleur et d’une vive lumière, l’évolution ne se fera bien pour les poissons d’hiver, qu’à une température plus basse et à une lumière pâle et diffuse. Il faut donc placer les œufs des espèces de la famille des Salmonidées dans une eau peu exposée aux rayons du soleil, et dont la température ne dépasse pas 6 à 8 degrés. L’évolution dure il est vrai trois mois environ ; mais elle marche très-régulièrement, et la vigueur des jeunes poissons est remarquable.

Il faut avoir grand soin, pendant l’incubation, de soustraire les œufs à des variations brusques de température, car elles sont toujours nuisibles, et quelquefois elles tuent l’embryon. Il faut aussi visiter les œufs souvent et avec le plus grand soin ; veiller à ce qu’ils ne soient point entassés ; enlever avec une pince ceux qui présentent des traces d’altération et sur lesquels une moisissure commence à se développer. Si l’on ne se hâtait pas de supprimer l’œuf malade, les autres seraient promptement altérés par le voisinage de ce galeux. Des êtres parasites (byssus) d’apparence cotonneuse, apparaîtraient sur l’œuf et l’envelopperaient de toutes parts. On verrait alors tous les œufs se recouvrir de byssus et présenter l’aspect que nous figurons ici (fig. 565) sur un œuf de Truite.

Fig. 565. — Œuf de Truite envahi par la moisissure.

Le pisciculteur se sert, pour enlever un œuf altéré, de la pince que nous représentons ici (fig. 566).

Fig. 566. — Pince pour enlever les œufs.

Les œufs en incubation sont, au bout de quelque temps, recouverts par les sédiments des eaux. De là, la nécessité de les débarrasser, à l’aide d’un pinceau, de ces dépôts qui se sont faits à leur surface. Un pinceau de blaireau, tel que celui que représente la figure 567, sert à ce nettoyage.

Fig. 567. — Pinceau pour nettoyer les œufs.

Quand les matières déposées par les eaux sont trop abondantes, le mieux est, pour les soustraire à ces influences nuisibles, de changer les œufs de place.

fig. 568. — Pelle percée de trous pour enlever les œufs.
Fig. 569, 570. — Pipette droite et pipette courbée.

On peut faire passer avec précaution les œufs d’une augette dans une autre bien nettoyée, en inclinant la première avec précaution. Mais il vaut mieux se servir, pour les saisir, d’une petite pelle criblée de trous (fig. 568), ou d’une pipette présentant la forme représentée par les figures 569 ou 570. On aspire, avec la bouche, par l’extrémité a, l’eau qui contient les œufs à déplacer, et on