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cuivre, pour en tirer des épreuves lithographiques sur papier ou des gravures sur cuivre.


Fig. 25. — Spécimen des premières gravures héliographiques obtenues par M. Poitevin.

Pour le premier cas, c’est-à-dire pour la litho-photographie, le procédé de M. Poitevin consiste à déposer à la surface d’une pierre lithographique, de la gélatine mêlée avec une solution de bichromate de potasse ; on laisse sécher, puis on recouvre cette pierre avec un cliché négatif, et on l’expose à l’influence de la lumière solaire : sous cette influence, le bichromate passe à l’état d’oxyde de chrome et devient insoluble. Au moyen de lavages à l’eau, on enlève la gélatine qui n’a pas été altérée ; on passe sur la pierre le rouleau lithographique ou le tampon, et l’encre s’attache seulement aux endroits où il est resté de l’oxyde de chrome.

Voici maintenant la manière d’obtenir avec une épreuve photographique, une planche de cuivre propre à fournir des gravures sur papier.

On applique une couche plus ou moins épaisse de dissolution de gélatine sur une surface plane, sur une lame de verre par exemple ; on la laisse sécher et on la plonge ensuite dans une dissolution de bichromate de potasse ; on laisse sécher de nouveau, et l’on impressionne, soit à travers un négatif photographique sur verre, soit à travers un dessin positif. Après l’impression lumineuse, dont la durée doit varier selon l’intensité de la lumière, on plonge dans l’eau la couche de gélatine ; alors toutes les parties qui n’ont pas reçu l’action de la lumière, se gonflent et forment des reliefs, tandis que celles qui ont été impressionnées, ne prenant pas d’eau, restent en creux. On transforme ensuite cette surface de gélatine gravée, en planches métalliques, en la moulant, au moyen du plâtre, avec lequel on obtient immédiatement, par la galvanoplastie, des planches métalliques, ou bien on la moule directement par la galvanoplastie, après l’avoir métallisée.

Fig. 26. — Spécimen des premières gravures héliographiques obtenues par M. Poitevin.

Par ce procédé, les dessins négatifs au trait fournissent des planches métalliques en relief, pouvant servir à l’impression typographique tandis que les dessins positifs donnent des