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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/89

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voulu, il tire, de bas en haut, le couvercle a du châssis (fig. 38), et l’image de l’objet à reproduire vient impressionner le côté sensible de la glace.

Fig. 39. — Glace sensibilisée prête à être placée dans le châssis à épreuves.

Après cette exposition on la rapporte dans le laboratoire, où l’on s’occupe de développer l’image à l’abri de la lumière. En effet, l’image produite par la lumière, n’est pas encore visible au sortir de la chambre noire, il faut la faire apparaître à l’aide d’un bain révélateur, dont nous allons maintenant décrire la préparation.

Il existe un grand nombre de matières susceptibles de développer les images. Nous citerons, entre autres, l’acide gallique et l’acide pyrogallique, le sulfate de protoxyde de fer, le sulfate double de fer et d’ammoniaque.

Le révélateur le plus employé aujourd’hui, est le sulfate de fer en dissolution dans l’eau acidulée par l’acide acétique. L’addition de cet acide a pour but de ralentir le développement, et de donner par là une plus grande intensité aux teintes noires du cliché. Si le sulfate de fer était employé seul et en dissolution saturée, l’image apparaîtrait immédiatement ; mais les parties foncées seraient dénuées de vigueur. La dissolution dont on fait usage ordinairement, est ainsi formée : dans un litre d’eau pure, on verse 100 centimètres cubes d’une dissolution aqueuse saturée de sulfate de fer, à laquelle on ajoute 20 centimètres cubes d’acide acétique et d’alcool.

L’alcool est destiné à permettre au liquide du bain de mouiller uniformément la plaque. En sortant du bain d’argent, elle est encore, en effet, recouverte d’une couche liquide d’éther et d’alcool, qui ne se laisserait pas mouiller par les dissolutions aqueuses.

On emploie, depuis quelque temps, de préférence au sulfate de fer simple, le sulfate double de fer et d’ammoniaque, car ce dernier sel se conserve mieux que le sulfate ordinaire, qui se décompose assez vite, en abandonnant du sesquioxyde de fer insoluble. De plus, le sulfate double de fer et d’ammoniaque, en ralentissant le développement, donne des épreuves plus vigoureuses.

L’acide acétique a été quelquefois remplacé par l’acide citrique ; seulement ce réactif donne aux clichés une teinte bleu foncé, qui, si elle n’est pas assez intense, est perméable à la lumière.

Quelques expérimentateurs ont employé, comme révélateur, l’acide pyrogallique additionné d’acide formique. Ce mélange a l’avantage d’exiger une exposition moins longue à la chambre noire ; mais d’un autre côté, il est très-difficile de se procurer l’acide formique pur. Cet inconvénient limite beaucoup l’usage de ce dernier agent révélateur.

Fig. 40. — Développement de l’image négative.

L’opération pratique du développement de l’image par l’emploi du liquide révélateur, est fort simple. Si la glace est de dimensions assez grandes pour ne pouvoir être maniée facilement, on la plonge tout entière dans une cuve de gutta-percha contenant la dissolution (fig. 40) ; l’image apparaît alors gra-