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Avant cette dernière opération, on en effectue donc une autre, qu’on appelle virage, qui sert à donner à l’image positive une coloration plus riche et plus stable, et lui permet de résister aux agents fixateurs. On emploie pour ce virage une dissolution aqueuse de chlorure d’or. Il ne reste plus, après cela, qu’à fixer l’épreuve, c’est-à-dire à dissoudre le chlorure d’argent non influencé qu’elle contient encore.

Nous allons entrer dans le détail pratique des opérations successives, que nous venons d’indiquer sommairement.

Les feuilles de papier dont on se sert pour le tirage des épreuves positives, ne sont pas prises arbitrairement ; elles doivent avoir certaines qualités qu’on ne rencontre pas dans toutes les espèces de papier. Il faut que leur surface soit parfaitement unie et exempte de taches. Il ne faut pas que la pâte contienne, comme cela se rencontre parfois, des parcelles métalliques. L’encollage du papier doit être bien fait et abondant. Cette dernière condition influe beaucoup sur la vigueur et la finesse des images ; aussi est-on quelquefois obligé de faire subir un second encollage aux papiers du commerce.

On a observé que si l’on emploie pour cet encollage, la gélatine, l’image prend, après le virage, une coloration rouge-pourpre. L’encollage fait avec l’amidon, donne aux images une couleur rouge orangé, et l’encollage à l’albumine une couleur pourpre foncé.

Le papier étant choisi, on commence par l’imprégner de chlorure de sodium, en le plongeant dans une dissolution de ce sel. On prend 30 grammes de sel par litre d’eau distillée. Les feuilles doivent séjourner environ deux minutes dans ce bain ; après quoi on les laisse sécher à l’air. Les photographes se dispensent quelquefois de faire ces opérations, car on trouve dans le commerce des papiers encollés et salés, mais leur préparation est toujours moins bonne que celle qu’on fait soi-même.

Fig. 44. — Sensibilisation du papier chloruré dans le bain d’argent, pour le tirage des épreuves positives.

Pour sensibiliser le papier, on le plonge (fig. 44) dans le bain d’argent, qu’on prépare en dissolvant 200 grammes d’azotate d’argent dans un litre d’eau distillée. Comme la quantité de sel d’argent diminue très-rapidement par l’emploi du bain, on est bientôt obligé d’en ajouter une nouvelle dose.

Lorsque la feuille ainsi imprégnée de chlorure d’argent, est sèche, on la recouvre du cliché à reproduire, et on la place dans le châssis à reproduction à fond de verre. Cet appareil peut affecter différentes formes. La figure 45 représente celui qui est le plus généralement employé. C’est un cadre de bois au fond duquel est placée une glace. Sur cette glace, on pose le cliché de verre, par sa face non couverte de collodion, puis on met le papier sensibilisé.

Fig. 45. — Châssis à reproduction.

Il est nécessaire de pouvoir juger, à cha-