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die dans des vases de métal. Le transport du pétrole dans des vases de bois, qui se fait encore trop souvent aujourd’hui, expose à toutes sortes d’inconvénients et de dangers. Cette huile possède une telle fluidité qu’elle traverse les bois les plus serrés. Il se produit ainsi un coulage énorme ; pendant les chaleurs, cette déperdition peut aller jusqu’au tiers de la substance. On comprend tous les dangers que court un navire, dont la cale est remplie de vapeurs inflammables. Une lumière, une allumette jetée inconsidérément par une écoutille, peuvent déterminer une explosion et l’incendie.

Ajoutons que les barils qui ont contenu l’huile de pétrole, ne peuvent plus servir à aucun usage, pas même au transport des pétroles raffinés, qu’ils laisseraient répandre, et qu’ils souilleraient de leur mauvaise odeur. Ces fûts ne sont bons qu’à brûler. Leur forme ne permet pas, d’ailleurs, d’utiliser convenablement l’espace de la cale du navire, ni de les placer avantageusement dans les wagons des chemins de fer.

On a construit, pour le transport du pétrole, des caisses de tôle, de forme rectangulaire, qui, fermant hermétiquement, ne laissent dégager aucune odeur. On a proposé d’établir des wagons-citernes, parfaitement étanches. On a même construit des navires doublés intérieurement de métal, et partagés en plusieurs cavités, indépendantes les unes des autres. Tels sont les Iron tant ships, qui fonctionnent depuis quelque temps et rapportent de beaux bénéfices aux armateurs.

Les figures 111 et 112 donnent l’élévation et la coupe du tambour métallique inventé par M. David Cope, de Liverpool, pour le transport du pétrole et des produits similaires. L’usage de ce genre de récipient tend à se multiplier de jour en jour. Ce baril métallique s’ouvre par une bonde vissée au fond supérieur. Par un agencement ingénieux, les angles qui, plus que les autres parties craignent les chocs, sont protégés par une quadruple épaisseur de métal.

Il est une remarque importante à faire ici. Il résulte des expériences, publiées en 1869, par M. Sainte-Claire De ville, que les huiles de pétrole se dilatent extraordinairement par la chaleur. Le coefficient de dilatation de cette huile minérale est trois à quatre fois plus fort que celui de la plupart des liquides. Il résulte de là qu’il est essentiel de ne pas remplir entièrement les barils métalliques destinés au transport de ce pétrole. En effet, si le liquide occupait toute la capacité du vase, il arriverait nécessairement, pendant les journées chaudes, ou pendant que le navire traverserait les régions équatoriales, à température toujours élevée, que la dilatation excessive du liquide ferait éclater les fûts, au grand danger du navire ou des magasins.

Quel est le prix des huiles de pétrole ? Ce prix est sujet à de grandes variations sur les marchés européens. À Liverpool et au Havre, les huiles valent environ 40 francs les 100 kilogrammes. Elles coûtent un peu plus cher à Marseille, vu la grande longueur du trajet ; la différence est à peu près de 5 francs par 100 kilogrammes.

Le pétrole rectifié se paye à l’intérieur de Paris, 60 à 73 centimes le litre.


CHAPITRE XXX

procédés de purification des huiles brutes de pétrole.

Avant qu’on les livre à la consommation, les huiles brutes de pétrole doivent nécessairement être purifiées, c’est-à-dire séparées en plusieurs produits. De nombreuses raffineries de pétrole ont été montées dans ce but, en Amérique et dans toute l’Europe.

Le pétrole, tel qu’il sort de la source, est loin d’être un corps homogène. C’est la réunion, ou plutôt une dissolution réciproque,