Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/215

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ploite un calcaire asphaltique appartenant au terrain tertiaire. À 2 ou 3 kilomètres, à Bechelbronn, se trouvent des couches de sable imprégnées de pétrole. On a récemment creusé un puits et des galeries, pour exploiter ce sable bitumineux. Le sable rend de 4 à 5 pour 100 de bitume ; mais cette exploitation n’est que d’une très-faible importance, puisqu’elle ne produit annuellement que 70 à 80 tonnes de bitume. À Schwabwiller, localité à 6 kilomètres de Bechelbronn, le même bitume se présente à l’état plus liquide.

Dans le département du Haut-Rhin, à Hirtzbach, on a rencontré dans le terrain tertiaire des indices de pétrole ; mais les explorations pour sa recherche ont eu peu de succès.

Dans les terrains tertiaires de la Limagne (département du Puy-de-Dôme), il existe divers gîtes bitumineux, qui paraissent remplir des failles d’origine éruptive, se rattachant aux produits des volcans de cette région pendant la période tertiaire. L’exploitation industrielle de ces calcaires imprégnés de bitume, s’est faite d’abord près de Dallet, entre Pont-du-Château et Clermont-Ferrand. On exploite plus particulièrement aujourd’hui les grès bitumineux à Lussat.

Les autres gisements bitumineux propres à la France, se rencontrent aux environs de Manosque (département des Basses-Alpes) ; aux environs d’Alais (département du Gard). Les couches de terrain tertiaire lacustre de Servas et de Saint-Jean-de-Marvejols (département de l’Hérault), qui rappellent celles de Lobsann (du département du Bas-Rhin), contiennent du calcaire bitumineux. Des produits analogues se trouvent dans le département des Basses-Pyrénées, et près de Bastennes (département des Landes). Mais ce dernier gisement est épuisé.

Nous ne devons pas oublier dans cette énumération, la source de Gabian, village du département de l’Hérault, qui se distingue de tous les gîtes bitumineux précédents en ce que le bitume y coule à l’état liquide. Il exsude, mêlé à de l’eau, de la surface du sol, en formant cette huile de Gabian, fort anciennement connue, qui était employée autrefois en médecine, et qui sert aux chimistes de nos jours, sous le nom d’huile de naphte, à conserver le potassium et le sodium.

L’Espagne et le Portugal contiennent des gisements bitumineux. Un calcaire asphaltique, qui rend de 12 à 14 pour 100 de bitume, et qui fait partie du terrain crétacé, est exploité à Maestu, province d’Alava, près de Vittoria. Le même terrain fournit du calcaire asphaltique à Burgos et à Santander.

Ce sont des grès bitumineux faisant partie de l’étage inférieur du terrain crétacé, connu sous le nom d’étage Wealdien, qui existent en Portugal. Ils ont un grand développement dans le district de Leiria. Le seul gîte que l’on exploite est celui de Granja, près de Monte-Real.

Les effluves gazeux d’hydrogène carboné, que l’on a si souvent signalés en plusieurs régions de l’Italie, se rattachent à des gisements de bitume et de pétrole. Aux environs de Plaisance, de Parme et de Modène, on rencontre des couches bitumineuses de quelque importance. On a creusé, vers 1860, une vingtaine de puits de pétrole dans ces diverses localités, mais leur production est très-faible. Ils fournissent à peine une vingtaine de kilogrammes de pétrole par jour. Cinq puits nouveaux ont été forés aux environs de Voghera.

Dans les Abruzzes, à Chieti (Abruzze citérieure), on a foré un puits de 60 mètres de profondeur, qui paraît devoir fournir un assez abondant produit d’un pétrole très-pur.

Les couches géologiques qui fournissent le pétrole, dans ces différentes régions de l’Italie, appartiennent à l’étage moyen (miocène) du terrain tertiaire. Le pétrole est souvent accompagné, dans tous les gisements italiens, de sulfate de chaux, de soufre, de sel