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leur égale au lieu de la chaleur partielle des poêles, et d’entretenir un courant régulier d’air frais dans la fabrique chauffée par le grand tuyau ; 5o l’ouvrage se fait sans interruption, et avec une chaleur convenable ; 6o les enfants n’ont plus d’engelures en hiver, ce qui, peut-être, est dû en partie à ce qu’ils peuvent se laver les mains dans l’eau chaude. »

La naïveté de ce dernier trait complète le tableau, et montre que Thomas Tredgold n’oublie rien.

Cet appareil, quoique fort ancien et assez imparfait, donne pourtant une idée suffisante de l’ensemble des dispositions qui constituent un calorifère à vapeur. Entrons maintenant dans la description plus approfondie des différentes parties de ce système de chauffage.

Nous avons peu de choses à dire de la chaudière destinée à fournir la vapeur d’eau. Le lecteur pourra se reporter à la partie de cet ouvrage où nous avons traité des machines à vapeur. Dans le cas actuel, on pourra se servir d’une chaudière à bouilleurs, ou plus simplement, d’une chaudière à fond plat. Les générateurs en cuivre sont moins sujets que ceux en tôle à l’incrustation et à l’oxydation. Il n’est pas nécessaire de leur donner une grande résistance, car ces appareils, quelle que soit la longueur, et par conséquent la résistance des tuyaux, ne marchent jamais à une pression de plus d’une demi-atmosphère.

Les tubes qui conduisent la vapeur, sont communément placés dans des conduites recouvertes de plaques de fonte mobiles, pour qu’il soit facile de les visiter et de les réparer. Pour les préserver du refroidissement, on peut les entourer d’un feutre épais, mais léger, ou les revêtir de l’enduit plastique recommandé par Tredgold et composé d’un mélange de plâtre, de bourre et de terre ; mais le mieux est de remplir les caniveaux de poils de vache, ou de toute autre matière peu conductrice de la chaleur.

Le diamètre de ces tuyaux n’est pas arbitraire. Trop étroits, ils opposeraient une grande résistance au passage de la vapeur, et nécessiteraient une augmentation de pression, qui serait nuisible au point de vue de l’économie du combustible, et augmenterait les dangers d’explosion. Trop larges, ils occasionneraient, par leur surface plus grande, une déperdition de chaleur pendant le trajet de la vapeur, malgré toutes les précautions que l’on pourrait prendre pour les bien isoler. Les tuyaux larges ont encore un autre défaut, relatif à la difficulté de l’expulsion de l’air, et sur lequel nous nous expliquerons plus loin.

M. Grouvelle pose la règle suivante : « Le diamètre intérieur du tuyau doit être égal à un minimum de 35 millimètres, augmenté de 1 millimètre et demi par force de cheval du générateur employé, ou de la vapeur qui doit passer par ce tuyau. »

Le métal qui compose ces tuyaux, ainsi que leur épaisseur, sont sans importance relativement à la déperdition de la chaleur. Les gros sont en fonte, les petits en cuivre ou en fer étiré. Des tuyaux en plomb ou en zinc, métaux trop mous, seraient bientôt hors de service.

La question importante et délicate est celle des joints. Souvent la tête renflée d’un tuyau reçoit l’extrémité du tuyau suivant, comme le montre la figure 200. L’espace annulaire qui reste entre les deux parois, est rempli avec du mastic de fonte, mastic composé de fines rognures de fonte, de soufre pulvérisé et d’huile. Le soufre se combinant au fer de la fonte, donne du sulfure de fer, qui adhère très-bien aux métaux. Au bout d’un jour ou deux le joint est solide.

Fig. 200. — Raccordement des joints.

Cependant, ces joints peuvent se séparer par les mouvements qui résultent des dilatations du métal, ou par les tractions diverses résultant de leur poids. On conseille donc