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régler l’entrée et servir à opérer le mélange dans les proportions voulues, selon l’état de la température extérieure. L’appel produit par le foyer d’une cheminée, EF, placée dans la cour, oblige l’air pur à descendre dans la salle et à se porter vers les gradins, où sont percées les ouvertures de sortie a, a, a. La route que suit l’air pour aller de ce point à la cheminée d’appel, E, en suivant le conduit HG, est indiquée sur la figure par des flèches.

M. Ch. Joly, dans l’ouvrage sur le Chauffage et la ventilation que nous avons déjà cité plus d’une fois, dit à ce propos :

« Ceux qui, dans leur jeunesse, ont fréquenté cet amphithéâtre pour écouter les Pouillet, les Dupin, les Clément Desormes, se rappelleront encore l’état de l’atmosphère viciée par 600 ou 700 auditeurs, chez lesquels la propreté était certainement l’exception. Aujourd’hui, il n’est pas de salon à Paris où l’air soit plus pur, la température plus régulière ; et combien coûte cet inestimable bienfait ? D’après le rapport publié dans les Annales du Conservatoire, il y a plusieurs cours recevant en moyenne dans les deux amphithéâtres 2 000 personnes ; les frais des foyers de chauffage et de ventilation ne se sont élevés qu’à 13 ou 14 francs par jour ; ajoutez-y l’intérêt des appareils et les frais accessoires, et déduisez-en le chauffage ordinaire qui aurait lieu dans tous les cas, il restera à peine une dépense de 10 centimes par auditeur et par jour. »

Cependant, ce système est loin d’être sans défaut. Il met en œuvre, il est vrai, la ventilation renversée, mais il a pour base le système de l’appel et non le refoulement de l’air par une force motrice. Aussi, n’a-t-il pas donné tous les résultats qu’on se croyait en droit d’en attendre. À moins de soins assidus et d’une surveillance extrême, de grandes variations se produisent dans l’aération de la salle. Il paraît aussi que toutes ses parties ne sont pas également ventilées. Enfin, la diminution de pression cause une lourdeur de l’atmosphère, d’autant plus accablante que l’appel est plus actif.

Comme ce système a été exécuté par M. Duvoir-Leblanc, le mode de chauffage est le calorifère à eau chaude à haute pression. Mais les appareils à eau chaude transmettent trop lentement et conservent trop longtemps leur chaleur, pour qu’ils soient économiques dans une circonstance où l’on ne doit chauffer que deux ou trois heures par jour. Ce système est donc assez dispendieux. En outre le calorifère à eau chaude et à haute pression, est toujours dangereux. « On frémit, dit M. Péclet, en songeant aux conséquences d’une explosion qui pourrait avoir lieu au-dessous de gradins chargés de huit cents personnes. »

Ventilation des écoles. — Parmi tous les projets de ventilation des écoles, dont nous avons pris connaissance, celui qui nous paraît avoir le moins de défauts, est celui de M. Guérin, ingénieur de M. Léon Duvoir-Leblanc, qui est décrit dans l’ouvrage de M. le général Morin, Études sur la ventilation.

Un poêle et son tuyau sont entourés d’une enveloppe cylindrique, et aboutissant à la cheminée qui doit fonctionner comme moyen d’appel de l’air vicié, en même temps qu’elle doit donner issue à la fumée et aux gaz du foyer du calorifère.

À mesure que l’air froid du bas de la salle est aspiré par l’effet de la chaleur du poêle, les couches supérieures descendent jusqu’aux bancs des élèves, et l’air vicié est pris par des ouvertures percées à la base de ces bancs. Il passe sous le parquet, dans un canal communiquant avec la cheminée d’appel. Celle-ci loge le conduit de la fumée du poêle, et reçoit ainsi la chaleur nécessaire pour produire l’appel.

La figure 256 donne une coupe qui fera comprendre le système de ventilation des écoles proposé par M, Guérin. A, est le foyer d’un calorifère à air chaud, dont la cloche, D, et les tuyaux de fumée, H, H, sont logés au bas de la cheminée d’appel, G. L’air nou-