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ments en bronze ; tous les châssis des fenêtres sont en fer laminé.

Les fers à T, pliés suivant les angles du polygone, pour former l’arête extérieure des panneaux, ont 0m,18 sur 0m,10. Ils pèsent 31 kilogrammes le mètre. Ceux qui constituent les trois autres côtés des panneaux, ont 0m,20 sur 0m,10 et pèsent 35 kilogrammes par mètre. Les panneaux des trois premiers rangs ont chacun une écharpe en diagonale, laquelle est composée d’un fer méplat de 0m,14 sur 0m,014 assemblé, au moyen de rivets, avec deux fers à T de 0m,130 sur 0m,065. Cette écharpe, rivets compris, pèse 44 kilogrammes par mètre.

Les entretoises sont formées de fer méplat de 0m,080 sur 0m,016, du poids de 9k,689 par mètre.

L’épaisseur de la tôle diminue depuis l’étage inférieur, où elle est de 0m,010, jusqu’au sommet, où elle est réduite à 0m,007.

Les couvre-joints sont exécutés en fer plat de 0m,011 d’épaisseur.

Les dépenses de la construction métallique de ce phare, y compris le montage et le démontage dans le Champ-de-Mars, ont été évaluées à 250 000 francs.

M. Léonce Reynaud, directeur du service des phares, et M. Allard, ingénieur en chef des ponts et chaussées, ont été les ingénieurs à qui l’on doit ce beau travail. M. Rigolet a construit l’édifice métallique.

Un autre type de phare en fer est celui dont il existe un spécimen à la pointe de Walde, près de Calais. L’édifice est établi sur un fond de sable constamment couvert par les eaux, et cette particularité nécessitait un mode spécial de construction. On voit par notre gravure (fig. 302) qu’il consiste en une plate-forme soutenue par six longs pieux en fer, s’élevant obliquement des sommets d’un hexagone régulier ; au centre, est un pieu vertical. Ces piquets sont reliés par des entretoises et des croix de Saint-André, dont les branches sont pourvues de vis de tirage ; ils se terminent à leur extrémité inférieure par des vis qui pénètrent profondément dans le sable.

Au centre de la plate-forme se dresse la chambre des gardiens, garnie de tôle au dehors, boisée en chêne au dedans, et divisée en plusieurs compartiments. On y voit un petit vestibule, des cabinets, des magasins pour l’huile, l’eau, les vivres, le charbon, un réduit contenant deux lits qu’on relève et qu’on renferme dans des armoires pendant le jour, enfin un fourneau pour faire la cuisine. Un escalier circulaire en fonte, conduit dans la chambre de la lanterne.

Le foyer du phare de Walde domine de 18 mètres environ la plage environnante, et de 11 mètres le niveau des plus hautes mers. Sa construction date de 1859 ; il en a coûté, pour l’édifier, 107 665 francs.

Phares de quatrième ordre, ou fanaux. — Les dispositions adoptées pour l’établissement des fanaux, ou phares de quatrième ordre, varient beaucoup, suivant les circonstances et les nécessités qu’il faut satisfaire. Les édifices sont construits tantôt en pierre, tantôt en tôle. Tantôt ils renferment un logement de gardien, tantôt ils n’en comportent pas. Ils sont surmontés, tantôt par une lanterne fixe, tantôt par une lanterne mobile, qui se hisse entre deux tringles directrices. Quelquefois même les phares de quatrième ordre se composent d’un simple candélabre de fonte, ou d’une lanterne portative, suspendue au haut d’une potence.

Nous donnons (fig. 303 et 304) l’élévation et la coupe d’un phare de quatrième ordre, ou fanal, qui figurait à l’Exposition universelle de 1867, et qui a été construit par M. Rigolet.

La section est octogonale. Les arêtes ne sont pas formées par des couvre-joints ; ce sont les branches convenablement pliées, des fers à T qui les constituent. Les panneaux en tôle sont rivés ou boulonnés sur ces branches de fer.