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une autre pour le second et deux pour les ingénieurs et conducteurs, qui peuvent être obligés de coucher à bord suivant les circonstances de temps et de service.

« Au centre sont distribués, de part et d’autre d’un vestibule dans lequel débouche l’escalier, les divers magasins ainsi répartis, savoir :

« À tribord, de l’arrière vers l’avant : la cambuse, une petite salle à manger pour le service ordinaire des officiers, puis le magasin aux approvisionnements de peinture et outils de nettoyage ;

« À bâbord, de l’arrière vers l’avant, la lampisterie, renfermant les caisses à l’huile, balances, armoires et tous ustensiles et approvisionnements nécessaires au service de l’éclairage, puis l’atelier du charpentier.

« Dans le vestibule central, au pied du mât, se trouve la machine de rotation, solidement fixée au point inférieur et aux barrots du pont supérieur, commandant un arbre vertical qui transmet le mouvement à l’appareil d’éclairage hissé vers le haut du mât pendant la nuit.

« À l’avant est le poste de l’équipage sur lequel s’ouvrent les cabines des matelots ; puis, dans les formes extrêmes de l’avant, sont arrimés les poulies et apparaux nécessaires aux manœuvres du navire.

« Sur le pont, au pied du mât qui porte la lanterne, est une cabane, qui la reçoit pendant le jour et permet de faire à couvert le service de l’appareil. Une petite écoutille, ménagée dans le pont sous cette cabane, sert à faire arriver les lampes et les réflecteurs du magasin de l’éclairage et du vestibule jusqu’à l’appareil, ou réciproquement, sans passer par l’escalier et sur le pont, de manière à éviter les chances d’avaries dans les temps de pluie ou les coups de mer.

« Le reste du pont est garni, à l’avant, par le vireveau, les écubiers, les orifices des puits à chaînes et les bittes de retenue ; au centre, par les pompes, les charniers, le capot de l’escalier ; à l’arrière, par le treuil de hissage de l’appareil d’éclairage, un petit mât d’artimon pour aider, au moyen d’une voile correspondante, à l’orientation du navire dans les mauvais temps, et enfin le gouvernail et sa barre.

« Les bouteilles sont à l’avant, dans des cabanes placées à tribord et à bâbord contre les lisses de batayoles.

« Les puits à chaînes sont à peu près au centre du navire, dans la cale, en dessous de l’entre-pont, l’un à tribord destiné à la chaîne d’itague, l’autre à bâbord destiné à une troisième ancre de sûreté, qui est toujours tenue en veille, amarrée au droit du bossoir de bâbord et toujours prête à mouiller, la chaîne correspondante étant de 0m,035 et parée à filer à tout instant par l’écubier de bâbord.

« Les caisses à eau, en tôle, sont arrimées dans la cale, sous l’entre-pont, à l’arrière des puits à chaînes, épousant les formes inférieures du navire. Leur capacité ensemble est de 2 500 litres.

« Le reste de la cale est garni de la quantité de lest nécessaire aux bonnes conditions de stabilité du bâtiment.

« Les quilles principales et latérales, avec les fausses quilles, sont en orme, ainsi que les pièces du bordé extérieur de petit fond et la lisse supérieure de batayoles.

« Les ponts supérieur et inférieur sont en sapin rouge de Riga, ainsi que les menuiseries et les détails de distribution et d’aménagement d’entre-pont.

« Tout le reste de la coque est en chêne.

« L’ensemble de la membrure se compose de trente-cinq couples (non compris le couple d’arcasse), dont sept à l’avant et onze à l’arrière sont dévoyés.

« Les équarrissages des membrures correspondent aux échantillons généralement adoptés, dans les constructions maritimes du commerce, pour des navires de 500 à 600 tonneaux, bien que le tonnage de celui-ci ne soit que de 150 tonneaux.

« Les mailles ont 0m,60 d’axe en axe des membrures.

« La coque est doublée en cuivre rouge et feutrée entre bordage et cuivre.

« Tous les clous et chevilles du bordé extérieur, depuis la quille jusqu’un peu au-dessus de la flottaison, sont en cuivre rouge ; les clous du pont sont en cuivre jaune fondu ; tous les autres clous et chevilles, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, sont en fer galvanisé. Toutes les chevilles frappées de dehors à aller en dedans, sont rivées, savoir : celles qui arrivent dans l’entre-pont, sur plaques, celles qui arrivent dans la cale, sur viroles. Les chevilles à bout perdu sont barbelées.

« Le navire est gournablé en cœur de chêne jusqu’à hauteur des préceintes.

« Le mât a une hauteur totale d’environ 17 mètres au-dessus de la ligne de flottaison ; il est de fortes dimensions, de forme cylindrique pour la partie correspondant à la course de la lanterne, solidement haubanné et étayé.

« L’inventaire du navire comprend une voilure simple en proportion avec la mâture, destinée à l’appareillage en cas d’accidents pour chercher refuge dans les ports voisins ou pousser les navires au plus haut des plages, s’il est jeté à la côte par quelque tempête soufflant du large.

« L’appareil d’éclairage se compose de huit photophores de 0m,37 d’ouverture, illuminés par des lampes à niveau constant, consommant 60 grammes d’huile de colza par heure, et dont la flamme est placée au foyer du paraboloïde. Le maximum d’intensité du faisceau lumineux émané d’un de ces appareils peut être évalué à 100 becs dans la pratique ; la divergence dans le plan horizontal est de 30 degrés environ. La portée lumineuse dans l’axe est de 14 milles 2/10 dans les circonstances ordinaires de l’atmosphère.