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les eaux à 76m,49 au-dessus du niveau de la mer hauteur nécessaire aux différents services du bois de Boulogne.

« Les travaux du puits, dont la dépense est évaluée à un chiffre maximum de 350 000 francs, doivent être terminés dans le courant d’une année, à partir du 18 juillet 1845, date de l’acceptation de la soumission de M. Kind. »

Le forage ne commença, en réalité, que le 15 septembre 1855. Jusqu’à cette époque, on s’occupa des travaux d’installation, consistant dans la construction de plusieurs hangars, dont l’un muni d’un tour, et dans l’établissement d’une machine fixe à vapeur au fond d’une excavation de 11 mètres de hauteur, péniblement creusée à bras d’homme. Il fallut aussi régler la marche de la machine et des appareils, et mettre les ouvriers au courant de leur besogne.

La machine à vapeur était de la force de 25 à 30 chevaux et à deux cylindres. La tige du piston de l’un de ces cylindres était reliée à un énorme balancier en bois, garni de fer, dont l’autre extrémité supportait la sonde, par l’intermédiaire d’une grosse chaîne. La vapeur, en agissant sur le piston, relevait le balancier qui, à son tour, soulevait la sonde jusqu’à ce que, l’entrée de la vapeur dans le cylindre étant supprimée, tout le système retombât par son propre poids.

La sonde se composait, comme toujours, d’une série plus ou moins nombreuse de tiges, terminées par l’instrument perforateur qui était un trépan, seulement ces tiges étaient en bois. Au-dessus du trépan, était le déclic, pièce fondamentale du système.

Les tiges en bois de sapin (fig. 382) étaient carrées, et avaient 10 mètres de longueur sur 9 à 10 centimètres de côté ; elles étaient assemblées au moyen de frettes en fer se vissant les unes dans les autres et solidement fixées par des goupilles. Grâce à leur faible poids, qui ne dépassait guère celui de l’eau contenue dans le forage et qui provenait des infiltrations des couches supérieures, ces tiges flottaient en quelque sorte à l’intérieur du puits. Ainsi portée, pour ainsi dire, par l’eau, la sonde n’était plus un obstacle par son poids, arrivée à de grandes profondeurs, ou du moins la force nécessaire pour soulever la sonde augmentait dans une bien moindre proportion que la profondeur du trou, avantage qu’on n’eût pas réalisé en employant des tiges en fer.

Le trépan pesait 1 800 kilogrammes ; il était à oreilles, et armé de sept dents en acier fondu, fixées par des chevilles en fer, ce qui permettait de les retirer facilement dès qu’elles étaient usées ou brisées. Chacune de ces dents avait 0m,25 de longueur et pesait 8 kilogrammes. Afin que l’outil attaquât le terrain sur tous les points de sa surface, les dents étaient irrégulièrement distribuées dans sa masse ; de cette façon elles frappaient en des endroits différents, à mesure qu’on tournait le trépan dans l’intervalle de deux chutes successives.

La figure 383 représente le trépan, surmonté de son déclic.

Le déclic est formé d’un clapet circulaire ee, ou chapeau, en gutta-percha, de 0m,60 de diamètre, mobile le long de la tige f, qui glisse entre deux platines en fer, F, F, parallèles entre elles, reliées en haut par les clavettes, en bas par le boulon G. C’est entre ces platines que se trouvent serrées les branches h, h de la fourche ou pince à déclic, ainsi que la tête o de la tige LL qui supporte le trépan MHH, par l’intermédiaire de la tige NN.

Portons-nous, pour expliquer le mécanisme du déclic à la figure 384, faite à une plus grande échelle que la précédente, et dans laquelle on a supposé l’une des platines GF enlevée, pour laisser voir l’intérieur de l’appareil.

On voit le clapet en gutta-percha, ee, ainsi que la fourche ou pince à déclic KK, entre les branches de laquelle glisse la tige rectiligne J, qui descend le long des plaques F, F. Les bras de la fourche K, K portent, à leur partie supérieure, un renflement k qui arrête le