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CHAPITRE PREMIER

l’éclairage par les corps gras liquides. — l’éclairage chez les anciens et au moyen age. — les lanternes. — histoire de l’éclairage en france depuis le moyen age jusqu’à l’année 1783. — l’invention des réverbères en 1783.

Personne n’ignore que, chez les anciens, les moyens d’éclairage se réduisaient à l’emploi de la lampe alimentée par l’huile. La lampe des anciens était si mal combinée que l’on peut dire que son pouvoir éclairant était à peu près nul. Elle se composait généralement d’un vase métallique formant le réservoir d’huile, sur lequel on pratiquait un bec saillant, d’où sortait une mèche de coton, composée de quelques fils entortillés. Quelquefois la mèche était placée au centre du réservoir.

Les formes extérieures de la lampe des anciens variaient beaucoup ; bizarres chez les Égyptiens, elles étaient de formes très-élégantes en Grèce et à Rome. Beaucoup d’ouvrages ont été consacrés par les archéologues, depuis Passori et Fortunio Liceti, à décrire les lampes de l’antiquité. Nous donnons ici (fig. 1, 2, 3) quelques-uns des modèles les plus connus, ceux que l’on trouve habituellement dans les musées, et par exemple au cabinet des antiques de la Bibliothèque impériale, au Musée du Louvre, etc.

Fig. 2. — Lampe antique.
Fig. 3. — Lampe antique sur un support de bronze.

Ces différents modèles de la lampe se réduisent, pour le physicien, à un bassin de métal contenant une mèche placée plus haut que ce réservoir. Par suite de cette construction, les lampes présentaient le double inconvénient d’être peu économiques, eu égard à la quantité de lumière produite, et de donner constamment un filet de fumée et une lumière rougeâtre. L’huile n’était jamais fournie à la mèche en quantité suffisante, car la capillarité du coton était le seul moyen de l’élever jusqu’à la flamme. En outre, la masse du réservoir gênait l’afflux de l’air autour de la mèche ; dès lors, l’air étant insuffisant, l’huile ne brûlait pas entièrement, une partie de ce liquide se réduisait en va-