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plomb du poids de 8 kilogrammes. Ces semelles sont fixées au moyen d’une talonnière à ressort, et l’ouvrier peut s’en débarrasser instantanément en appuyant sur la pédale avec un pied.

Fig. 419. — Plomb de tête. Fig. 420. — Plomb de côté.
Fig. 421 — Soulier à semelle de plomb.

Nous n’avons encore rien dit de la pompe à air. Elle est basée sur un principe très-original. Dans les pompes ordinaires, le corps de pompe est fixe, et le piston est mobile : ici, c’est tout le contraire ; le piston est fixe, et le corps mobile.

fig. 422. — Pompe à air de MM. Rouquayrol et Denayrouse.

La pompe à air (fig. 422) est à deux corps ; nous n’en considérerons qu’un pour le moment. Le piston P est fixé sur la plaque de fondation AB au moyen d’une chape et d’un boulon. Il porte la soupape d’aspiration, a, qui s’ouvre de bas en haut et est recouverte d’une couche d’eau. Le cylindre D, dans lequel joue ce piston, est mobile ; il monte et descend verticalement autour du piston même, par le jeu du balancier MN. Ce cylindre se termine en haut par un réservoir d’eau, R, qui communique avec le corps de pompe proprement dit, par une soupape de refoulement, b, s’ouvrant aussi de bas en haut et recouverte d’eau comme la première. Le raccord C est destiné à recevoir le tuyau qui aboutit au réservoir d’air comprimé, placé sur le dos du plongeur.

Supposons maintenant que le cylindre D descende par le jeu du balancier MN. L’air compris entre le piston et le réservoir supérieur, se comprime ; il presse l’eau qui recouvre la surface d’aspiration, et il la presse d’autant plus qu’il est plus comprimé. L’eau, à son tour, appuie fortement contre les parois du cylindre D et la garniture en cuir du piston P, de sorte que toute fuite est rendue impossible. Et, chose remarquable, l’impossibilité est d’autant plus radicale, que la compression est poussée plus loin. MM. Rouquayrol et Denayrouse ont donc tourné l’écueil qui empêchait jusqu’ici de comprimer de l’air à une pression élevée. Au moyen de la fermeture hydraulique, ils évitent les fuites entre le corps de pompe et le piston. L’air, pressé entre le piston et la cloison qui porte la soupape de refoulement, soulève cette soupape et passe dans le réservoir d’air condensé, R.

Lorsque le cylindre remonte, l’air contenu dans ce réservoir agit sur la soupape b comme il a agi précédemment sur le piston et, grâce à la couche d’eau qui la recouvre, produit une fermeture hermétique. Donc, de ce côté non plus, pas de fuites à redouter. Le vide se fait dans le corps de pompe ; la pression atmosphérique, qui s’exerce librement sous le piston, soulève la soupape d’aspiration, et une certaine quantité d’air passe au-dessus du piston pour être introduite dans le réser-