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Fig. 437. — Four pour la préparation de l’aluminium.

L, contre-poids pour soulever la porte du foyer ; E, orifice d’introduction du mélange de chlorure d’aluminium et de sodium ; H, orifice de la cheminée I ; A, sole du four ; B, rigole en fonte ; C et D, briques qu’on enlève pour laisser écouler d’abord les scories, ensuite l’aluminium ; R, registre de la cheminée ; J, vase où tombe l’aluminium ; F, foyer du four.


tenu, on essaya, en 1857, de substituer au chlorure d’aluminium, pour l’extraction de l’aluminium, un minéral naturel, la cryolithe, qui est un fluorure double d’aluminium et de sodium. Ce minéral, qui était autrefois excessivement rare, ayant été découvert au Groënland en 1855 par gisements immenses, put être transporté en France, et on essaya de le faire servir à la préparation de l’aluminium.

En effet, la cryolithe, traitée par le sodium dans un creuset porté au rouge, se décompose : le sodium remplace l’alumine, il se fait du fluorure de sodium, et l’aluminium reste à l’état métallique.

MM. Tissier frères essayèrent ce procédé dans l’usine d’Amfreville-la-Mi-voie, près de Rouen, qu’ils avaient fondée pour la préparation de l’aluminium, pendant que M. Paul Morin, ancien préparateur des cours de chimie de M. Dumas, créait à Nanterre, près de Paris, une usine semblable.

Mais la préparation de l’aluminium par la cryolithe seule n’a pas donné de bons résultats. Il paraît que ce minéral est sujet à renfermer des phosphates, dont le phosphore ne peut jamais être entièrement chassé, et qui, venant se joindre à l’aluminium, en altère les propriétés.

La préparation de l’aluminium par la cryolithe seule a donc été abandonnée. Cependant nous ne devons pas manquer de dire que ce minéral est aujourd’hui employé dans la préparation de l’aluminium, comme fondant ou comme auxiliaire utile, à quelque titre que ce soit. On l’emploie dans la proportion que nous indiquerons.

Nous allons décrire la préparation de l’aluminium par le mélange de chlorure d’aluminium, de sodium et de cryolithe, tel qu’il s’exécute à l’usine de M. Paul Morin, à Nanterre, ou pour mieux dire à l’usine de MM. Merle, à Alais. En effet, le chlore et le carbonate de soude, qui interviennent dans la préparation de l’aluminium, sont fort chers à Paris, tandis qu’ils sont à bas prix en Provence, par suite du voisinage des fabriques de