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Fig. 51. — Cuves pour la saponification du suif par la chaux.


premiers temps de cette fabrication, on retirait cette masse du cuvier, et on la brisait en petits fragments, en la faisant passer entre des cylindres concasseurs. Mais il fallait détacher, à coups de pioche, la masse compacte du savon, et ce travail prenait beaucoup de temps. Aujourd’hui on laisse le savon calcaire dans le cuvier même où il s’est formé, et l’on y ajoute directement l’eau étendue d’acide sulfurique, qui doit décomposer le savon calcaire et mettre les acides gras en liberté, en formant du sulfate de chaux.

L’intervention de la chaleur est nécessaire pour que cette décomposition par l’acide sulfurique s’effectue rapidement. On introduit donc, au moyen du tube adducteur, de la vapeur d’eau bouillante, qui porte bientôt le mélange à l’ébullition.

Le savon calcaire est attaqué peu à peu par l’acide sulfurique. Le sulfate de chaux résultant de cette combinaison, se précipite au fond de la cuve, tandis que les acides margarique, stéarique et oléique, ainsi rendus libres, remontent à la surface.

Au bout de six à sept heures, le savon calcaire a disparu. On laisse reposer la liqueur, et le lendemain, au moyen d’un monte-jus, on retire les acides gras encore liquides, et on les envoie aux cuves de lavage.

Il faut plusieurs jours pour que ces deux opérations soient terminées. Aussi place-t-on dans le même atelier plusieurs cuves, comme on l’a représenté dans la figure 51. Pendant que l’action se termine dans l’une des cuves, on commence, dans une autre, l’attaque par l’acide.

Les acides gras arrivés aux cuves de lavage sont lavés à l’eau pure, pour les débarrasser