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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/113

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sensiblement de celui qu’on leur voyait à l’époque où nous avons publié, dans les Merveilles de la science, notre Notice sur la Machine à vapeur. Et si nous avons multiplié, dans cette Notice supplémentaire, les dessins des machines à vapeur et de leurs accessoires, ainsi que des chaudières, c’est afin de pouvoir donner une idée exacte de l’outillage industriel actuel, en ce qui concerne les machines fixes à vapeur.


Il est deux ordres de machines dont l’ordre de notre exposition ne nous a pas permis de parler, et au sujet desquelles le lecteur a le désir sans doute d’être renseigné. Nous voulons parler des machines à vapeur oscillantes et des machines rotatives. C’est par leur appréciation que nous terminerons cette Notice supplémentaire aux machines à vapeur fixes.

Les machines oscillantes et les machines rotatives semblaient condamnées à disparaître, en présence des perfectionnements apportés, tant aux tiroirs, dans les machines Corliss, qu’aux cylindres de détente, dans les machines Compound. Cependant ces deux types de machines sont loin aujourd’hui d’être mis à l’écart. Nous verrons les machines oscillantes conservées encore à bord de plusieurs navires à vapeur ; et nous les retrouverons dans les Locomobiles, fonctionnant pour certains appareils de levage par la vapeur. L’ingénieux mécanisme des cylindres oscillants que nous avons décrit dans les Merveilles de la science [1] a été conservé, sans modifications.

Quant aux machines rotatives, ce type si remarquable en ce qu’il dispense de tout renvoi de mouvement, l’arbre moteur lui-même étant mis en action par la force de la vapeur, elles sont encore en usage, non pour la production des grandes puissances motrices, non pour distribuer la force dans des ateliers importants, mais pour actionner des machines d’ordre secondaire, empruntant leur effet moteur à la vapeur. Des pompes élévatoires pour l’eau et les liquides, des monte-charge et d’autres appareils du même genre, font usage de machines rotatives, c’est-à-dire de ces disques creux portés sur l’arbre même, et dans lesquels la vapeur venant se jouer, pour ainsi dire, à l’intérieur de ce disque, dans des cavités convenablement ménagées, actionne directement cet arbre de couche. Bien entendu que l’on tire parti, dans ce dernier appareil, des nombreux procédés aujourd’hui consacrés pour la meilleure utilisation de la détente de la vapeur. Beaucoup de pompes à eau fonctionnent par le secours de petites machines à vapeur rotatives dont les constructeurs varient les formes et les dispositions selon leurs idées particulières.


Dans les Merveilles de la science, nous avons consacré un long chapitre [2] à l’étude des machines à air chaud, c’est-à-dire dans lesquelles l’air successivement surchauffé et refroidi pousse un piston dans un cylindre, ce qui remplace l’effet mécanique du piston du cylindre à vapeur.

Les machines à air chaud inspiraient beaucoup de confiance à l’époque où nous avons écrit notre Notice sur les machines fixes à vapeur. Mais en présence des progrès immenses qu’a faits plus tard la machine à vapeur, ces appareils ont été absolument délaissés. Après une foule d’essais pour créer, dans des conditions pratiques, la machine à air chaud, essais auxquels l’américain Edison s’est lui-même consacré, sans aucun succès, ce genre d’appareils est tombé dans un discrédit complet. La machine à vapeur, modifiée suivant les principes et les découvertes résumés dans ce Supplément, reste donc la maîtresse souveraine du champ de

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  2. Page 141 et suivantes.