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Fig. 200. — Le bac à vapeur Le Duclair.


ponts fixes sur la Seine, on a dû, pour faciliter le passage du fleuve, créer à Duclair, à Caudebec et à Quillebœuf, des ponts volants, ou bacs à vapeur.

La figure ci-dessus représente un de ces bacs, celui de Duclair, le plus petit des trois. Il a 18 mètres de long seulement. Il est muni d’une machine de trente chevaux, sortant des ateliers de M. Powell, de Rouen, qui a construit également les machines des deux autres bacs.

La facilité qu’offrent ces bacs à vapeur pour la traversée de la Seine a fait beaucoup accroître le mouvement de translation d’une rive à l’autre.


Dupuy de Lôme avait conçu le projet de créer un bac à vapeur assez vaste pour transporter les trains de chemin de fer et les marchandises de l’Angleterre en France, et réciproquement. Ce plan n’a pas été pris au sérieux. Il mérite pourtant d’être consigné ici.

Voici ce que nous disions à ce sujet, en 1873, dans l’Année scientifique :


Le service par paquebots entre la France et l’Angleterre n’est en aucune façon, dans son état actuel, digne des deux grandes nations qu’il est chargé de réunir. Steamers petits et sans aucun confortable, assujettis aux heures des marées, départs peu fréquents ; en un mot, l’analogue du service entre le Havre et Honfleur.

Depuis quelques années on a multiplié les études des ponts et des tunnels destinés à la traversée de la Manche ; mais jusqu’à l’époque assurément fort éloignée où ces projets pourront être mis en service (s’ils le sont jamais), il importe peu d’assurer les communications dans des conditions convenables.

Construire de grands paquebots qui permettent de faire un service indépendant des heures de marée, c’est se lancer dans des dépenses considérables, que les voyageurs ne peuvent pas suffire à payer. Il faut, pour pouvoir se passer de subvention, transporter des marchandises, et en quantité considérable.