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Lorsque le levier est enclencheur, la bielle commande une manivelle, qui donne un mouvement de rotation à un axe auquel sont fixés les verrous.

Lorsqu’au contraire le levier ne manœuvre pas de verrous, la bielle commande une tringle rectangulaire percée de trous ronds qui, suivant la position de l’appareil, viennent se placer en face des verroux verticaux et cylindriques auxquels les axes communiquent un mouvement de descente ou de remonte.


Le système Vignier est aujourd’hui à peu près abandonné, et remplacé par les cabines Saxby et Farmer.

Dans le système Saxby et Farmer, les leviers et leurs enclenchements sont généralement placés dans des cabines vitrées, dont le plancher est à une hauteur de 3, 4 et même 6 mètres au-dessus du sol (fig. 247), afin de permettre à l’agent appelé signaleur, qui manœuvre ces leviers, d’embrasser d’un coup d’œil l’étendue des voies à une certaine distance autour de son poste. Les leviers sont alignés dans le sens de la longueur de la cabine ; dans leur position normale ils sont tous inclinés du côté opposé au signaleur. Pour manœuvrer les appareils, le signaleur doit renverser ou amener à lui les leviers.

Le mouvement d’oscillation du levier se transmet, directement au-dessous de la cabine, aux tringles et aux fils de fer qui commandent les aiguilles ainsi que les disques d’arrêt, ou signaux. Pour cela, comme on le voit sur la figure 248, au-dessous du plancher de la cabine tous les leviers sont montés, à frottement doux, sur un axe R, puis coudés de part et d’autre. Une des extrémités porte un contrepoids P. À l’autre extrémité s’attache la chaînette, qui passant sur une poulie, va manœuvrer à distance les disques à l’aide d’une transmission par fils. Lorsqu’il s’agit d’aiguilles ou de verrous d’aiguilles, la transmission est formée tout entière de tringles et de renvois d’équerre, pour sortir de la cabine. Telle est la manière dont le mouvement des leviers se transmet à distance aux disques de signaux placés le long de la voie, ou aux aiguilles à déplacer.

Quant à la manière de produire le mouvement de ces leviers, la partie supérieure de la figure 248 qui donne une coupe de l’intérieur d’une cabine Saxby et Farmer, va le faire comprendre.

Les enclenchements sont mis en mouvement par les oscillations d’un balancier à coulisses, B, mobile autour d’un axe, O, et auquel la manœuvre du levier, L, communique un mouvement de bascule. Le levier, L, est muni d’une poignée à ressort, l′ articulée en i, et commandant une tige, l, qui peut glisser le long du levier L, et qu’un ressort, a, tend à ramener vers le bas, de manière que son extrémité se loge dans l’un ou l’autre des deux crans d’arrêt situés aux deux extrémités du secteur fixe, A. La tige, l, est, en outre, munie d’un coulisseau, d, qui parcourt la coulisse du balancier, B.

C’est à cette disposition que l’appareil Saxby et Farmer doit sa supériorité sur tous les autres. En effet, dès qu’on relève la tige, l, pour faire sortir son extrémité du cran du balancier, on fait remonter le coulisseau d, et par suite, l’extrémité du balancier, B, qui devient ainsi concentrique à l’arc décrit par le levier. Ce relèvement du balancier a immédiatement pour effet de paralyser tous les leviers que l’on doit enclencher, en manœuvrant celui dont il s’agit. Mais pour que le balancier achève entièrement son oscillation, il faut amener le levier L jusqu’à fin de course, et tant qu’il n’est pas arrivé à fin de course, aucun des leviers que doit dégager celui dont il s’agit n’est déclenché.

En un mot, dès que le mouvement est