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agricoles. Presque toutes les machines demi-fixes que l’on construit aujourd’hui sont pourvues du système Compound.

Nous donnons (fig. 270) la vue de la machine demi-fixe construite à Paris par l’usine Cail. On y reconnaît facilement l’agencement général de la locomobile Cail qui a été simplement privée de ses roues.

Cette machine peut être transportée presque de toutes pièces. Le cylindre et toute la transmission de mouvement reposent sur le corps cylindrique de la chaudière ; ce qui en assure la solidarité, et les rend indéformables. Portée à la partie antérieure par un patin en fonte, et à la partie postérieure, par la base circulaire du foyer, elle n’a pas besoin de fondations spéciales : il suffit de trouver, pour l’établir, un sol résistant.

Le générateur se compose de deux parties : un corps cylindrique horizontal, B, et un corps cylindrique vertical, A. Ce dernier, qui repose sur le cendrier, contient la boîte à feu, et porte, à la partie supérieure, une soupape de sûreté à levier, S, ainsi que la prise de vapeur, D. La vapeur arrive, par le tuyau G, dans le cylindre, C ; l’arbre moteur, F, situé près de la cheminée, I, porte deux volants, V, V, qui permettent de transmettre le mouvement à deux appareils différents. Cette machine fonctionne sans condensation ; une partie de la vapeur d’échappement passe dans le réchauffeur, R, situé au-dessous du corps cylindrique.


La machine à vapeur demi-fixe construite par les successeurs de Calla, MM. Chaligny et Guyot-Sionnest et que représente la figure 271, est munie du système Compound et est pourvue d’un condenseur. La chaudière est composée de deux parties ; un corps cylindrique horizontal, E, qui porte le mécanisme et une partie à base rectangulaire, F, qui contient la boîte à feu. Les deux cylindres, A et B, de dimensions différentes, sont entourés d’une enveloppe de vapeur. Les distributions de vapeur sont opérées par de simples tiroirs à coquille.

La vapeur, après avoir agi dans le petit cylindre, A, passe dans un réservoir intermédiaire, puis dans le grand cylindre, B, où elle travaille à nouveau, en complétant sa détente. L’alimentation d’eau est assurée par un tuyau, G, et par une pompe à action continue, H, qui est mise en mouvement par un excentrique, J, calé sur l’arbre moteur. Celui-ci porte encore un volant, V, et une poulie, P, qui communique le mouvement aux pompes du condenseur.

Le condenseur à injection d’eau, C, qui reçoit par le tuyau, K, la vapeur sortant des cylindres, est indépendant. Il se compose de la chambre de vide, d’une pompe à air et de ses boîtes à clapets, d’un arbre, M, portant le volant, S, et la poulie motrice, R.


M. J. Boulet, à Paris, construit également une locomobile demi-fixe Compound, entièrement ramassée et qui a l’avantage de tenir peu de place. La figure 272 donne une vue en perspective de cette machine.

La chaudière tubulaire ne se compose que d’un corps cylindrique, A, monté sur deux patins, P, P. La distribution de la vapeur se fait par tiroirs avec détente variable, par le régulateur dans le petit cylindre. Cette détente est du système à plaques glissantes, variante de la détente Mayer. (Voir la machine à vapeur fixe du Creuzot, décrite dans la Notice sur la machine à vapeur.)

Dans le Supplément aux machines à vapeur, nous avons donné le détail des cylindres et de la distribution, en parlant de la machine Compound fixe de M. J. Boulet [1]. Ainsi que nous l’avons dit, le petit cylindre C reçoit la vapeur à pleine pression. C’est dans le grand cylindre B que se fait la détente. Le petit cylindre est muni d’une enveloppe de vapeur entourant la sur-

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