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de vapeur. — Les cylindres moteurs employés pour actionner les pompes à piston sont à action directe. La machine de Fives-Lille en possède trois, C, C′, C″, — disposés horizontalement et fixés à l’avant de la chaudière entre les longerons du châssis. Les tiges des pistons moteurs sont placées en prolongement de celles des pompes et les plongeurs de ces dernières sont reliés par des bielles à un arbre à trois manivelles, calées à 120 degrés. Cette disposition évite l’emploi des volants que l’on trouve dans quelques pompes à incendie.

Les tiroirs de distribution de vapeur sont placés à la partie supérieure des cylindres, dans une même boîte fermée par un couvercle unique dont le démontage peut se faire avec facilité et où la vapeur débouche en a par une conduite commune.

La distribution est à détente fixe, sans emploi d’excentriques ; le mouvement des tiroirs est obtenu à l’aide de leviers articulés sur un arbre transversal et prenant leur mouvement sur les tiges de pistons. Ce mécanisme est combiné de telle manière que la tige d’un piston commande le tiroir d’un autre cylindre, de cette manière les mouvements se produisent avec une régularité parfaite.

Pompes à eau. — Les trois corps de pompes à eau, D, D′, D″, sont fondus en bronze, d’une seule pièce. Toutes les trois sont à simple effet à l’aspiration et à double effet au refoulement.

Les clapets d’aspiration des trois pompes sont fixés sur la table du tuyau commun d’aspiration et isolés par le cloisonnement des pompes. Les pistons sont formés d’un disque portant des clapets multiples et d’un plongeur dont la section est moitié de celle des corps de pompe. On a ainsi un refoulement constant pour une aspiration intermittente ; car, dans chacune des courses simples du plongeur, la moitié du volume d’eau aspirée par le piston se trouve refoulée. L’eau s’écoule toujours ainsi dans la même direction, de son entrée à sa sortie des pompes ; ce qui est une condition essentielle pour des pompes à mouvement rapide.

Tous les clapets sont en caoutchouc et s’ouvrent par soulèvement, et non par emboutissage. Des ressorts à boudin en laiton, agissant sur une platine métallique qui couvre presque toute la surface des clapets, assurent la fermeture hermétique de ceux-ci, qui retombent sans chocs et sans bruit sur leurs sièges, et font donner aux pompes fonctionnant à une vitesse relativement grande, un volume d’eau très peu différent du volume engendré par les pistons.

La réduction relative de la vitesse est évidemment une condition de bonne conservation des organes de la machine ; ce qui n’empêcherait pas, en cas de besoin, de demander à cette pompe un surcroît de débit.

Le tuyau de refoulement, commun aux trois corps de pompe, se divise en deux sorties d’eau, pour alimenter deux lances. Une valve, manœuvrable à volonté, au moyen d’un levier, permet d’ouvrir l’un ou l’autre des deux orifices ou les deux à la fois, mais elle ne peut, dans aucune position, fermer ensemble les deux orifices, ce qui écarte tout danger de rupture des pompes par un excès de pression.

Le conduit de refoulement porte un robinet à soupape, dont la boîte peut faire communiquer le refoulement avec l’aspiration au moyen de tubulures. En actionnant le volant de cette soupape à vis de rappel, on en modifie, selon le besoin, le degré d’ouverture, de manière à régler le débit des pompes pour les lances, sans modifier l’allure de la machine. Une soupape de sûreté, qui a son siège dans la boîte de ce robinet à soupape, prévient tout excès de pression.

Deux réservoirs d’air sont placés, l’un