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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/390

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Ces conducteurs sont des rubans de cuivre rouge de 3 centimètres de largeur, de 2 millimètres d’épaisseur et d’une longueur indéfinie ; ils s’appliquent (sans faire de saillie sensible) sur les toitures et sur les murs des bâtiments ; ils suivent tous les contours, peuvent être dissimulés par une couche de peinture, et enfin dans les points où l’on pourrait les atteindre, ils sont protégés par un tube méplat en fer galvanisé. Des agrafes spéciales, pour chaque partie des bâtiments, maintiennent les conducteurs, en permettant le jeu de la dilatation. Enfin la forme plate des conducteurs se prête également bien aux raccords, qui peuvent être faits par de larges surfaces soudées, favorables à la bonne conductibilité.

La flexibilité de ces conducteurs permet de satisfaire, d’une manière complète, aux dernières prescriptions de l’Académie des sciences, et de relier électriquement, avec les conducteurs principaux, toutes les parties métalliques des édifices, planchers et conduites diverses.

Des précautions toutes particulières sont prises pour établir une bonne conductibilité avec le sol. Ces prises de terre sont des spirales plates, formées de 16 mètres de ruban et plongées horizontalement dans l’eau.

Un mètre de ruban pèse 500 grammes, alors qu’un mètre réglementaire en fer, ayant la même conductibilité, pèse 3 kilogrammes.

Les conducteurs en cuivre peuvent donc s’établir sur des toitures légères, sans nécessiter des frais spéciaux qu’entraîne l’établissement de conducteurs lourds tels que les barres ou câbles en fer.

La facilité de la pose a permis à M. Grenet de réduire le prix de son système de protection à la moitié, et parfois au tiers, de ce qu’il serait en employant les conducteurs en fer. Mais cette économie, M. Grenet la réalise aussi, en supprimant ces grandes tiges et en les remplaçant par de très courtes tiges en cuivre placées sur tous les points culminants des édifices.

Mais, dans l’état actuel de nos connaissances sur l’efficacité des divers systèmes de protection contre la foudre, on ne peut pas dire que les grandes tiges ne constituent pas une protection efficace, pour des bâtiments construits en bois et pierres. L’expérience acquise depuis un siècle a montré que chaque fois que la conductibilité a été bonne, la protection par les grandes tiges a été efficace.

Quoi qu’il en soit, il semble que M. Grenet a fait un emploi judicieux de toutes les ressources que lui donnaient les bâtiments qu’il a protégés, puisque, jusqu’ici, les protections qu’il a établies ont été efficaces.

À ce titre, le Comité prend en sérieuse considération les perfectionnements apportés par M. Grenet dans ses installations de protection contre la foudre. »


Pour terminer ce sujet, nous dirons qu’en Angleterre le système de paratonnerre le plus généralement adopté est celui de sir Snow Harris, Il ne comporte qu’une seule pointe, mais le conducteur est en cuivre, et affecte, dans toute sa longueur, la forme d’une bande plate.

En Allemagne, les paratonnerres ne diffèrent des nôtres qu’en ce que la tige est surmontée d’une boule, dont le rôle ne s’explique pas très bien, puisque l’électricité s’écoule plus rapidement par les pointes que par les surfaces arrondies.


fin du supplément au paratonnerre.