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au fond de la pile se trouve le pôle positif, formé d’un disque semblable de cuivre rouge.

Cette pile (fig. 335) est très constante, et sa résistance est d’environ 2 ohms quand elle est en bonne condition.

Fig. 335. — Pile Minotto.

Les piles Minotto qu’emploient les Compagnies de câbles sous-marins diffèrent de la précédente quant à la forme. Elles se composent d’un vase en gutta-percha, au fond duquel est placé un disque de cuivre, d’où part un fil isolé, formant électrode. Cette pile a l’avantage d’être très portative ; aussi l’emploie-t-on généralement pour les épreuves faites à la mer ou même à terre, sur les câbles sous-marins.

Une troisième forme de pile Minotto consiste en un vase de cuivre, au fond duquel on dépose des cristaux de sulfate de cuivre, que l’on recouvre ensuite de sciure de bois. C’est sur cette couche que repose le zinc. Le montage de cette pile est des plus simples et son fonctionnement d’une régularité parfaite. Il suffit pour l’entretenir de l’humecter de temps à autre.

La pile Minotto est employée pour la télégraphie dans toute l’Inde anglaise.


Sir W. Thomson a construit un élément à sulfate de cuivre, beaucoup moins résistant et beaucoup plus énergique que celui de Daniell. Les éléments qui servent à faire fonctionner son siphon-recorder, c’est-à-dire l’appareil qui enregistre les signaux du télégraphe transatlantique, et que nous aurons à décrire dans le Supplément au Câble transatlantique, sont formés d’auges ayant 0m,40 carrés à la base, et évasées au sommet. Elles sont doublées de plomb intérieurement et contiennent des grilles en zinc s’appuyant sur des blocs en terre cuite émaillée, comme on le voit sur la figure ci-jointe.

Fig. 336. — Pile Thomson.

Une lame de cuivre est soudée sur le bord extérieur de chaque auge, pour servir, au besoin, d’électrode. Afin de faciliter l’enlèvement des dépôts de cuivre, une lame étroite de ce métal est soudée au fond et au milieu de chaque auge ; et tout le restant du plomb qui recouvre l’intérieur et les côtés est enduit d’un vernis isolant, formé de copal et de térébenthine. Une plaque de cuivre très mince également, vernie sur une de ses faces, excepté au centre et aux coins, fait contact, par la pression des blocs de terre cuite et la grille en zinc, avec le revêtement de plomb convenablement gratté dans les coins. La face supérieure de la plaque de cuivre est décapée. Elle est, d’ailleurs, de la même dimension que l’intérieur des auges (0m,40 carrés). Sur ses coins on place les blocs de terre cuite qui supportent le zinc en forme de grille.

Cet élément est enveloppé de papier-parchemin, plié avec soin sur les côtés et fixé solidement par de la ficelle et de la cire à cacheter. Le papier, une fois humecté, agit comme un diaphragme, et retient homogène l’ensemble du grillage en zinc, que le temps détériorerait. Pour supporter une de ces pièces à auge, on construit un bâti en bois, muni de quatre isolateurs en porce-