Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/430

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

représentons dans les figures ci-dessus.

La puissance d’emmagasinement des accumulateurs se compte en kilogrammètres par poids d’un kilogramme. Ainsi, l’élément Faure peut fournir 2 500 kilogrammètres par kilogramme d’accumulateur. Une pile secondaire pouvant débiter un cheval-heure, c’est-à-dire produire la force d’un cheval de 75 kilogrammètres pendant une heure, soit 270 000 kilogrammètres, pèserait 108 kilogrammes ; mais on peut réduire ce poids à 90 kilogrammes seulement, ce qui porte à 3 000 kilogrammètres la puissance d’emmagasinement par kilogramme.

Suivant les systèmes, on compte par 2 à 4 000 kilogrammètres disponibles par kilogramme ; ce qui donne à l’accumulateur pouvant fournir un cheval-heure un poids compris entre 70 et 150 kilogrammes.

Le rendement d’un accumulateur est d’autant plus fort que la charge et la décharge sont moins rapides. Pour avoir une bonne utilisation, il importe de charger pendant 10 à 12 heures, en donnant à la décharge une durée de 3 à 4 heures. Dans ces conditions, on peut compter sur un rendement de 70 à 80 pour 100 et quelquefois davantage.

La charge peut se conserver intacte pendant plusieurs jours ; et même au bout d’un mois toute l’énergie n’est pas épuisée. Cette propriété précieuse permet l’emploi de moteurs discontinus, tels que les roues hydrauliques, à alimentation périodique, et les moulins à vent, qu’on peut ainsi faire servir à l’éclairage électrique et à la distribution de l’électricité, grâce à l’intermédiaire des accumulateurs.




CHAPITRE XI

conclusion. — rôle actuel de la pile voltaïque.

Nous avons passé en revue tous les appareils nouveaux qui, sous le nom de piles voltaïques, servent à produire un courant électrique applicable à divers usages. Nous aurions pu étendre beaucoup la liste de ces appareils, mais nous avons dû faire un choix entre eux, et nous borner à signaler ceux qui sont entrés dans la pratique, ou qui se recommandent par un caractère scientifique particulier.

On va comprendre, d’ailleurs, que le nombre des piles voltaïques puisse être, pour ainsi dire, infini. Construire une pile voltaïque (si l’on en excepte les piles thermo-électriques), c’est tout simplement utiliser une réaction chimique pour produire un courant électrique. Or, toute action chimique s’accompagnant d’un dégagement d’électricité, il suffit de produire une réaction chimique quelconque et de recueillir, sous forme de courant, cette électricité, pour avoir une pile électrique. La seule condition c’est d’empêcher la polarisation du corps réagissant, c’est-à-dire d’empêcher la formation du courant secondaire, ou courant de sens contraire, qui vient toujours neutraliser en partie le courant principal. Comme le disait Becquerel, « l’art consiste à dissoudre les dépôts, à mesure qu’ils se forment ».

Cette dernière condition, c’est-à-dire la dépolarisation, peut être obtenue au moyen de l’oxygène formé par la décomposition de certains acides, au moyen d’oxydes métalliques, ou grâce à différents sels désoxydants. Ainsi s’explique le nombre prodigieux des piles voltaïques que les physiciens proposent à l’envi, et dont on trouve l’interminable énumération dans les publications périodiques consacrées aux sciences, et dans les nouveaux Traités de physique.

Cependant, ne vous y trompez pas, lecteur, en dépit ou, pour mieux dire, en raison même de cette surabondance de nouveaux générateurs d’électricité, qui viennent incessamment grossir l’arsenal du physicien, il faut reconnaître que la pile de Volta est