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Dans les générateurs ordinaires, la résistance intérieure de la machine et la diminution de la force motrice occasionnée par le passage du courant qui traverse l’induit, produisent une différence de potentiel aux bornes. On compense cet effet, dans les machines à potentiel constant, par le double enroulement, imaginé par M. Brüsch, ou à l’aide de régulateurs.

Le double enroulement, appliqué pour la première fois à la distribution, par M. Marcel Deprez, consiste à recouvrir les inducteurs de deux circuits d’excitateurs. L’un, à fil long et fin, est placé en dérivation sur les bornes de la machine ; l’autre, monté en série, est traversé par le courant qui alimente les lampes.

Grâce à cette disposition, le courant d’excitation se trouve formé de deux courants, dont l’un, en dérivation, diminue quand augmente le débit de la machine, et dont l’autre, circulant dans les inducteurs en série, est proportionnel à ce même débit. La différence de potentiel aux bornes devenant, par ce moyen, presque invariable pour une vitesse constante, on peut, à volonté, allumer ou éteindre le nombre de lampes jugé nécessaire.

Parmi les machines dynamo-électriques de ce genre, il convient de citer le type connu en Angleterre sous le nom de machine Phœnix. Cette machine peut fournir jusqu’à 110 volts aux bornes et environ 800 ampères.

On peut encore obtenir une distribution à potentiel constant en corrigeant les variations de la force électro-motrice des machines dynamo-électriques, au moyen d’une sorte de relais, appelé gouverneur, ou régulateur électrique, et qui agit tantôt sur une résistance intercalée dans le circuit d’excitation, tantôt sur la vitesse de rotation de la machine.

Dans le système de distribution à intensité constante, telle qu’on l’obtient avec la machine Thomson-Houston, on fait varier la force électro-motrice du générateur proportionnellement au nombre de lampes à alimenter.

Pour atteindre ce but, MM. Thomson et Houston ont monté les inducteurs de leur machine dans le circuit général, et ils lui ont donné la disposition d’un solénoïde, à l’intérieur duquel tourne une bobine induite, formée par trois bobines qui engendrent des forces électro-motrices alternatives, changeant de sens à chaque demi-tour. Ces bobines sont couplées entre elles par le jeu d’un commutateur spécial, et de quatre balais reliés deux à deux, de manière à être toujours par deux en dérivation et en tension avec la troisième. D’autre part, les balais sont mobiles sur le commutateur, et peuvent, pendant un temps déterminé, mettre les bobines six fois par tour en court circuit.

MM. Thomson et Houston sont ainsi arrivés à compenser les variations du circuit extérieur et celles de la vitesse du moteur.

La machine Thomson-Houston fournit un courant moyen de 9,6 ampères, et une force électro-motrice pouvant varier de 50 à 1 600 volts, suivant le nombre de lampes à alimenter.

Ce générateur est appelé à rendre de très grands services, surtout dans les installations industrielles où l’on utilise souvent, comme force motrice, des machines dont la vitesse est très variable.

fin du supplément à l’électro-magnétisme et aux machines à courants d’induction.