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des assiégés et, mettant à profit les renseignements transmis sur les Zoulous, les défirent complètement.


Au Maroc et en Espagne.


La télégraphie optique a été employée par les Espagnols au Maroc et dans l’insurrection carliste. C’est surtout dans cette dernière guerre et après la levée du siège de Bilbao qu’elle rendit de grands services, car la nature montagneuse du pays se prêtait mal à la construction des lignes électriques que les carlistes auraient eu beau jeu à détruire. Quoique rien ne fût organisé et qu’on dût tout improviser, le corps des signaleurs répondit à l’attente générale.


Dans la campagne de Bosnie.


Les Autrichiens eurent l’occasion d’employer leur corps de signaleurs dans la campagne de Bosnie.

Pendant les combats, la télégraphie optique servit à tenir le général en chef au courant des différentes phases de la bataille, à transmettre ses ordres aux divers commandants, à communiquer aux troupes en action les avis des postes d’observations, à la demande des munitions, etc.

Dans un cas, l’arrivée en temps opportun d’une dépêche optique empêcha l’artillerie autrichienne de tirer sur une position occupée par des troupes amies.

Au combat de Serajewo, deux stations de signaleurs établies sur le Humberg servirent à reconnaître l’ennemi et à correspondre avec le gros à Wazni, tandis que deux autres postes sur le Kobila-Glava communiquaient avec l’état-major du général Tegetthoff.

Au combat de Zepce, le général en chef, en arrivant sur le champ de bataille, se jugeant insuffisamment informé sur l’ennemi en raison du terrain accidenté, fit établir sur une hauteur voisine et dominante une station de signaux, qui le renseigna fort bien sur la force, la disposition et les mouvements adverses.

Cette guerre a démontré l’utilité des observatoires durant l’exploration, en marche ou pendant le combat, et la possibilité de les constituer facilement.

Le corps des signaleurs donna des résultats très satisfaisants, et transmit parfois des dépêches de 80 mots à des distances de 24 kilomètres, mais en ayant recours à des postes intermédiaires.


En Tunisie et dans le Sud-Oranais.


En utilisant la lumière électrique comme source lumineuse, on est parvenu à correspondre parfaitement entre les forts des environs de Tunis et les différentes stations.

L’appareil optique de campagne du colonel Mangin a paru pour la première fois dans la guerre de Tunisie. D’autres systèmes, notamment ceux à lentille de 0m,14, y ont été mis en usage.

La télégraphie optique a permis, pendant les campagnes du Sud-Oranais et de Tunisie, d’envoyer à Paris en quelques heures les nouvelles des colonnes militaires lancées au fond du Sahara, à plusieurs centaines de kilomètres de tout poste télégraphique. »


Nous signalerons, en terminant, d’autres systèmes de télégraphie optique, qui ont été proposés, et qui, bien que reposant sur des principes connus, n’en doivent pas moins être cités dans ce Supplément.

En 1875, un officier français, M. Léard, fit l’essai, à Alger, d’un appareil de signaux lumineux, qui ne pouvait être employé que de nuit. Il se composait d’éclairs de lumière électrique projetés sur le ciel, et dont les interruptions ou la durée relative correspondaient aux brèves, aux longues et aux points du vocabulaire de Morse.

Le télégraphe optique des Anglais ne fonctionne que le jour, celui de M. Léard n’opère que la nuit. L’un pourrait donc succéder à l’autre, dans une armée. L’idée de la télégraphie céleste de M. Léard était ingénieuse, mais elle n’avait rien de pratique


Un autre officier, M. Godart, exécuta, à Paris, de 1880 à 1881, une série d’expériences, avec des signaux empruntés aux caractères de la sténographie, en opérant avec les appareils optiques du colonel Mangin.


L’administration militaire de Paris a expérimenté un télégraphe optique à lumière polarisée, dont le principal avantage était de dérober le sens des signaux aux étrangers qui étaient témoins de leur transmission.


En 1880 et 1881, on a vu plusieurs fois, à Paris, le capitaine Gaumet expérimenter ce qu’il appelait le Télélogue (parleur de loin), et qui n’était autre chose que le vieux système