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Fig. 444 et 445. — La salle des dix mille éléments à la direction générale des Télégraphes de la rue de Grenelle, à Paris.


l’acier, des constructeurs américains ont fabriqué un nouveau fil télégraphique, qu’ils nomment compound (c’est-à-dire composé) et qui est constitué par un fil de fer, recouvert d’une hélice de cuivre, que l’on réunit au brin d’acier, par une soudure à l’étain. Ces fils sont très bien fabriqués ; cependant leur usure est très prompte, sans doute parce que le contact des deux métaux forme une pile voltaïque, entretenue par l’oxygène de l’air.

En France, on a composé un fil télégraphique bien supérieur au fil compound des Américains, en faisant usage du bronze silicieux, c’est-à-dire de bronze que l’on allie à une petite quantité de silicium. L’emploi de ces fils, fabriqués à Bruxelles, par MM. Montefiore Lévy, et à Angoulême, par M. Lazare Weiler, a permis de réduire leur diamètre, sans changer leur conductibilité, ni leur ténacité.

Le bronze silicieux a servi à fabriquer le fil qui relie Bruxelles à Paris, et Paris à Marseille pour la téléphonie, et il est employé aujourd’hui pour toutes les jonctions téléphoniques des villes situées à de grandes distances.

Les fils de bronze silicieux sont encore limités aux usages de la téléphonie à grande portée ; mais il est à croire qu’ils finiront par être adoptés pour la télégraphie électrique.