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de commerce, et aux stations flottantes ;

6o Au réseau télégraphique établi à l’intérieur des grandes villes, pour l’annonce des incendies ;

7o À l’expédition des ordres et avis divers entre les corps militaires, pendant les campagnes.

Application du télégraphe électrique au service et à l’exploitation des chemins de fer. — L’emploi du télégraphe électrique pour le service et l’exploitation des chemins de fer est d’une importance tout à fait hors ligne. Le fil télégraphique est devenu l’auxiliaire obligé, indispensable, de l’exploitation des voies ferrées, non seulement pour annoncer entre les stations les passages des trains, mais pour actionner une série d’appareils physico-mécaniques, destinés à former divers signaux, assurant la sécurité de la voie. Cette question a été traitée, avec tous les développements nécessaires, dans le Supplément à la Notice sur la Locomotive et les Chemins de fer, qui fait partie de ce volume. Nous nous bornons, en conséquence, à renvoyer le lecteur aux pages de ce Supplément où cette question est traitée [1].

Application du télégraphe électrique à la prévision du temps et à l’annonce des tempêtes. — C’est à un savant anglais, l’amiral Fitz-Roy, que l’on doit l’idée de signaler par le télégraphe les perturbations atmosphériques, plusieurs jours à l’avance. En 1858, l’amiral Fitz-Roy obtint du gouvernement de la Grande-Bretagne la création, sur les côtes du Royaume-Uni, de 20 stations météorologiques, devant expédier à Londres l’état du temps, d’où il serait télégraphié à tous les ports de l’Angleterre.

L’amiral Fitz-Roy exposait ainsi son projet :


« Comme les instruments météorologiques signalent ordinairement les changements importants plusieurs jours d’avance, nous examinons quel temps et quel vent on doit attendre d’après les observations du matin, comparées à celles des jours précédents, et nous en concluons, pour chaque lieu, le temps probable du lendemain et du surlendemain. Nous prenons une moyenne de ces indications locales, pour former celle de la région, et nous calculons alors les effets qui doivent se produire. Nous plaçons sur une carte des fiches mobiles qui indiquent le sens du courant et la possibilité des cyclones et nous notons la direction, l’étendue et la marche de ces vents autour de leur centre, suivant qu’ils se rencontrent, se combinent ou se succèdent. »


L’état de l’atmosphère dans chacune des régions de l’Angleterre, une fois annoncé à Londres, l’Observatoire de cette ville expédie aux ports qui peuvent être menacés l’avis qui les concerne. Les commandants de ces ports hissent immédiatement un signal d’alarme, que les marins connaissent tous, et qui signifie : Soyez sur vos gardes, l’atmosphère est troublée.

En France, c’est à Le Verrier que l’on doit la création d’un service télégraphique, destiné à prévoir les temps nuageux, pluvieux, et même les tempêtes. Depuis l’année 1860, d’après le plan de Le Verrier, nos côtes sont divisées en régions, qui contiennent des ports maritimes ; et le télégraphe électrique leur expédie, chaque jour, les indications du temps et la prévision des orages prochains.

L’Observatoire météorologique installé depuis plusieurs années sur le sommet du Pic du Midi, par le général de Nansouty, rend de grands services pour la prévision du temps et l’annonce des inondations, dans les vallées des Pyrénées et dans toute la région du sud-ouest de la France.

Le câble atlantique est un instrument précieux de prévision du temps, pour les ports de l’Europe situés au nord-ouest. Il a été reconnu que c’est généralement dans le golfe du Mexique que se forment les grands cyclones que le gulf-stream entraîne avec lui, et qu’il jette sur les côtes de l’Angleterre et de la France occidentale. En signalant aux ports de ces deux pays la for-

  1. Pages 298-312.