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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/584

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la figure 468 l’ensemble de cet appareil. On y reconnaîtra les divers organes que nous venons de décrire successivement, à savoir :

1o Le transmetteur Ader (A) composé d’un microphone placé au-dessous de la planchette de bois de sapin. Quand on parle à peu de distance de cette planchette, elle entre en vibrations, qui correspondent à celles de la voix. Les vibrations de la planchette se communiquent au microphone posé à sa face postérieure, et les crayons du microphone vont interrompre le courant électrique qui traverse le fil conducteur composant la ligne téléphonique.

2o Le récepteur Ader-Bell (B) qui, au lieu d’être une simple tige aimantée droite, comme celui de Graham Bell, est un aimant infléchi en forme d’anneau, et muni, à chacune de ses extrémités, ou pôles magnétiques, d’une plaque de fer vibrante.

3o Une pile Leclanché (P′) qui traverse ce système, pour y faire circuler le courant électrique, qui doit se transformer en courant téléphonique, et une seconde pile (P) qui ne sert qu’à actionner la sonnerie.

4o Le double fil conducteur, qui va du transmetteur au récepteur placé à l’extrémité de la ligne, puis revient à la pile, et le fil conducteur propre à la sonnerie.

5o La sonnerie S, actionnée par la pile P, grâce au troisième fil.

Tel est le téléphone employé à Paris et dans les départements de la France, par la Compagnie générale des téléphones.

Pour s’en servir il faut :

1o Appuyer deux ou trois fois le doigt sur le bouton d’appel T, qui, faisant circuler le courant de la pile P dans le fil qui va à la station de réception, fait retentir la sonnerie de cette station. Le correspondant ainsi appelé répond de la même manière, et la sonnerie S, qui se met à retentir, avertit que l’appel a été entendu.

2o Prendre à la main le récepteur B, suspendu au crochet e ; ce qui a pour effet de mettre le fil de la ligne en rapport avec la pile P′, et d’y faire circuler le courant électrique, c’est-à-dire de mettre l’appareil en état de transmettre la voix.

Le jeu, fort ingénieux du reste, du crochet e, qui sert de support au récepteur B, dans les intervalles de repos, et qui met l’appareil en action quand on le prend en main, se comprendra si l’on veut bien se reporter à la figure 465, qui donne une vue intérieure de l’appareil transmetteur microphonique Ader. On y verra que quand le crochet e est maintenu en l’air par le poids du récepteur, il n’y a point de communication entre la fourchette mobile T et le fil conducteur a, b, mais que dès que la fourchette T se relève, c’est-à-dire quand on a détaché le récepteur qui pesait sur elle, la dite fourchette va se mettre en contact avec le fil a, b, de ligne et établit le courant.

3o Le récepteur B, quand il a été pris en main, a donc pour effet de faire circuler le courant électrique dans la ligne et de mettre l’appareil en état de fonctionner. Alors on parle devant le transmetteur, c’est-à-dire devant la planchette A, qui résonne sous les ondulations sonores, et grâce au microphone que cette planchette recouvre, la voix se transmet à la station d’arrivée.

Le correspondant répond par le même mécanisme, c’est-à-dire en parlant devant la planchette du pupitre de son récepteur.

4o Quand la conversation est terminée, l’un et l’autre des correspondants replacent le récepteur B à son crochet e ; ce qui a pour effet de suspendre le passage du courant électrique dans le fil, et de rendre l’appareil inactif. Puis l’un et l’autre des correspondants touchent plusieurs fois le bouton d’appel T, qui fait retentir la sonnerie, pour avertir le bureau central que la conversation est terminée, et que l’appareil est disponible pour d’autres correspondances.