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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/668

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cuviers se déverse dans les quatre générateurs, l’autre cuvier peut être rempli, et ainsi de suite, alternativement.

Les générateurs sont enveloppés d’une solide charpente, munie d’une plate-forme supérieure où l’on peut faire monter, à l’aide d’une moufle, les touries d’acide sulfurique et les sacs de tournure de fer nécessaires à l’alimentation de l’appareil.




CHAPITRE VI

le ballon dirigeable des capitaines renard et krebs. — expérience du 9 août 1884. — résultats constatés. — expérience du 2 septembre. — le ballon dirigeable de mm. tissandier frères, expérimenté de nouveau, le 29 septembre 1884. — nouvelles expériences des capitaines renard et krebs, le 9 novembre 1884. — documents divers. — conclusion.

Après l’aréostat dirigeable de MM. Gaston et Albert Tissandier, est venu un appareil à peu près semblable, mais qui a fait beaucoup plus de bruit dans le monde scientifique et extra-scientifique. Nous voulons parler de l’appareil de deux capitaines de Meudon, MM. Renard et Krebs.


La séance de l’Académie des sciences du 18 août 1884 fut particulièrement intéressante pour tous ceux qui y assistaient. La surprise générale était motivée par une communication d’Hervé-Mangon, qui annonçait le résultat favorable d’une ascension faite dans un ballon dirigeable.

Hervé-Mangon fit précéder sa communication d’une notice historique, pour démontrer que tous les efforts tentés jusqu’à l’expérience des deux capitaines de l’École aérostatique de Meudon étaient restés sans résultats ; ce qui était peu exact, hâtons-nous de le dire, attendu que les beaux travaux de Giffard, de Dupuy de Lôme et de MM. Tissandier frères ne pouvaient être passés sous silence, sans la plus flagrante injustice ou la plus complète ignorance.

Quoi qu’il en soit, Hervé-Mangon, dans sa communication, affirmait que la solution pratique du problème de la direction des ballons venait d’être trouvée par les ingénieurs militaires du gouvernement français.

Voici les particularités que présenta l’expérience de direction aérostatique dont parlait Hervé-Mangon.


C’est le 9 août 1884 que l’aérostat de l’École de Meudon s’élevait dans les airs, poussé par un moteur électrique. Il monta, par un temps calme, à une hauteur de 300 mètres environ. L’hélice fut alors mise en mouvement, et l’aérostat se dirigea vers un point assigné d’avance. Sa marche, lente d’abord, s’accéléra graduellement, et l’aérostat s’engagea au-dessus de la forêt de Meudon.

La brise soufflait de l’est, avec une vitesse de 5 mètres par seconde : la marche du ballon s’effectuait contre le vent.

MM. Renard et Krebs remplissaient des fonctions diverses. Tandis que l’un manœuvrait le gouvernail, l’autre maintenait la permanence de la hauteur. Arrivés au-dessus de l’ermitage de Villebon, l’officier qui tenait le gouvernail agita un drapeau : c’était le signal du retour. On était arrivé à l’endroit désigné par avance, et il s’agissait de revenir au point de départ.

On vit alors l’aérostat virer de bord, en décrivant majestueusement un demi-cercle de 300 mètres de rayon environ, et il se dirigea vers Meudon.

Arrivé près de la pelouse, où le départ avait eu lieu, le ballon s’abaissa graduellement, obliqua, fit machine en arrière, machine en avant, et finalement, atterrit à l’endroit voulu.


La description exacte de l’expérience du