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Fig. 99. — Cabane pour la fabrication de la nitro-glycérine, à Isleten (Suisse).


tait en Amérique des quantités énormes de nitro-glycérine, que l’on appelait alors huile Nobel. Tout à coup, deux terribles accidents vinrent émouvoir l’opinion publique : l’usine de Stockholm sauta, et le steamer European, qui transportait de l’huile Nobel en Amérique, fit explosion, dans la rade de Colon. Ce fut assez pour décider la plupart des gouvernements à interdire formellement la fabrication et l’importation de l’huile Nobel.

Le chimiste suédois tint bon ; il démontra d’abord que les explosions qui avaient eu lieu étaient dues à de fâcheuses imprudences. Il se remit ensuite à l’œuvre, dans son laboratoire, et c’est alors qu’il inventa la dynamite, à laquelle il a donné son nom. Il triompha si complètement qu’aujourd’hui un grand nombre d’usines en Europe sont exclusivement consacrées à la fabrication de la dynamite.

La dynamite Nobel, type des dynamites à base inerte, se compose donc de nitro-glycérine et d’un corps absorbant. La terre d’infusoires, ou kieselguhr, dont se servait M. Nobel au début, existe en très grande quantité à Oberlohe, dans le Hanovre. C’est une marne siliceuse, très friable lorsqu’elle est sèche, et qui absorbe trois fois son poids de nitro-glycérine.

On emploie, cependant, beaucoup d’autres matières absorbantes. Ainsi, à la poudrerie de Vonges et dans presque toutes les poudreries françaises, on donne à la dynamite la composition suivante : 75 parties de nitro-glycérine, 20,8 parties de randanite, 3,8 parties de silice de Vierzon, 0,4 partie de sous-carbonate de magnésie.

La randanite est analogue, par sa composition et par ses propriétés, à la kieselguhr. On la trouve en abondance aux environs de Ceyssat (Auvergne).

Ailleurs, on fabrique la dynamite rouge, qui contient 68 parties de nitro-glycérine et 32 parties de tripoli ; — la dynamite noire,