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autre chapitre, se divisent en deux catégories suivant la nature de la matière qui est associée à la nitro-glycérine.

Dans la première, la matière absorbante est inerte, et ne sert, par conséquent, que de véhicule à l’huile explosive. Pour qu’une dynamite de cette nature soit de bonne qualité, il faut qu’il y ait, non pas seulement mélange entre le corps solide et la nitro-glycérine, mais une véritable absorption, de telle manière que sous l’influence des variations atmosphériques et des secousses ou trépidations résultant d’un transport prolongé, il n’y ait pas de séparation entre le liquide et le solide. C’est le choix judicieux de cet absorbant qui a assuré le succès de la dynamite no 1 de Nobel. Aussi, quoique la présence du sable, dit terre d’infusoires, qui entre pour 25 pour 100 environ dans le poids de la dynamite, ait pour effet de diminuer la force de l’huile explosive, les avantages sont tels que l’usage de la nitro-glycérine pure a été et devait être totalement abandonné.

Les dynamites de la seconde catégorie, nommées, par opposition, dynamites à base active y sont un mélange de diverses substances détonantes avec la nitro-glycérine. Le type le plus répandu est la dynamite no 3, de la fabrique de Paulilles, de la Société générale de dynamite, qui, moins forte que le no 1, est cependant suffisante pour la plupart des travaux, est d’un prix moins élevé, et présente des garanties de sécurité très grandes, car elle est peu sensible au choc et ne s’enflamme que difficilement.

La dynamite no 2, intermédiaire entre les dynamites no 1 et no 3, remplace avantageusement la première, dont elle égale presque la puissance tout en procurant une grande économie.

Toutes les dynamites de bonne qualité ont les caractères communs suivants :

Elles se présentent sous la forme d’une masse plus ou moins grasse et plastique, d’une grande densité (1,6 environ).

Elles s’enflamment simplement par le contact d’une flamme ou d’un corps en ignition, et brûlent tranquillement, sans faire explosion.

Pour les faire détoner, il faut employer la capsule-amorce, dont nous indiquerons l’usage ultérieurement.

Néanmoins il est toujours prudent de tenir la dynamite loin du feu. Si une certaine quantité de dynamite peut brûler impunément, il est à craindre qu’il n’en soit pas de même pour une grande masse.

Toutes les dynamites gèlent, et perdent, leur plasticité à une température assez peu élevée, à + 7 ou 8 degrés centigrades. Pour s’en servir et en retirer un bon effet, il faut les dégeler et les ramener à l’état mou.

C’est une erreur de croire que la dynamite gelée soit plus sensible au choc que la dynamite molle ; mais elle peut détoner par le choc d’un corps métallique, si ce choc est assez violent.

La dynamite est toujours livrée en cartouches faites avec le papier parchemin, papier très solide, qui ne se déchire pas, et n’est pas traversé par l’huile explosive.

Toute dynamite enfermée dans une enveloppe rigide, résistante, ou se laissant traverser par la nitro-glycérine, doit être repoussée par l’industrie.

Les poudres de dynamite sont livrées au commerce en cylindres légèrement plastiques, nommés cartouches, dont le diamètre est ordinairement de 20 à 25 millimètres, sur 2 centimètres de long. On les vend dans des caisses contenant 20 ou 25 kilogrammes de cartouches.

Ces explosifs détonent, comme la nitro-glycérine, sous l’influence d’une capsule au fulminate de mercure, que l’on enflamme au moyen d’une mèche ou cordeau de mineur (bickford). La chaleur et le choc produits simultanément par la détonation