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composer en magasin. Cette crainte est chimérique. Nous ne parlons ici, bien entendu, que de la stabilité chimique. Quant à la séparation mécanique entre la nitro-glycérine et la substance inerte, il est clair que la dynamite étant, non une combinaison, mais un simple mélange de parties liquides et solides, ces parties se sépareront à la longue, sous l’influence de l’eau ou de l’humidité, si l’on ne prend aucune précaution. Mais il suffit de conserver la dynamite dans les conditions où elle est livrée par le fabricant, pour n’avoir rien à craindre à cet égard.

Fig. 112. — Emploi de la dynamite dans les mines.

Un des reproches que l’on fait quelquefois à la dynamite, c’est de produire, par son explosion, des gaz qui incommodent les ouvriers, dans les galeries mal ventilées. Ces gaz ne sont point malsains, et quand les ouvriers s’y sont accoutumés, ils n’en souffrent nullement ; mais ce n’est qu’à une condition absolue, c’est que la dynamite ait franchement détoné, car il est vrai que quand elle brûle simplement, les gaz qu’elle produit sont irrespirables. On devra donc s’attacher à ne pas avoir de ratés, et employer, pour cela, des capsules très fortes.

Un défaut plus grand de la dynamite, c’est de geler, et alors, de durcir facilement. C’est à ce point de vue seul que l’on peut dire que ce n’est point un explosif parfait. Presque tous les accidents qui arrivent dans l’emploi de la dynamite proviennent de l’impatience des ouvriers à dégeler les cartouches qu’ils placent directement sur le feu, sans prendre garde, quelquefois, qu’une capsule est demeurée dans la cartouche. Aussi doit-on s’abstenir absolument d’approcher ces matières des poêles, des cheminées, foyers, etc., etc. Quelque sécurité qu’elles présentent, il ne faut jamais oublier que l’on a affaire à un explosif.

Nous verrons plus loin la manière de dégeler la dynamite sans danger, au moyen de l’eau chaude où l’on plonge les cartouches disposées dans un vase de métal.

La dynamite est un corps solide, gras et pâteux, formé par le mélange de diverses substances avec une huile prodigieusement explosive, la nitro-glycérine. Ainsi que nous l’avons dit, on commença par se servir, comme explosif, de cette huile seule ; mais l’usage en était incommode et dangereux. À la suite de nombreux accidents arrivés dans les transports, il fut reconnu que la nitro-glycérine ne pouvait être utilisée qu’à la condition d’être préparée sur place, et employée immédiatement. L’invention de la dynamite, mélange de nitro-glycérine et d’une substance inerte ou active, vint donner le moyen de produire, sans danger, à peu près les mêmes effets qu’avec la nitro-glycérine.

Les dynamites, avons-nous dit dans un