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Fig. 131. — Batterie d’artillerie servie par les gardes nationaux, pendant le siège de Paris.


de la Légion d’honneur ; mais ce n’est qu’en 1873 qu’il fut fait colonel, et général en 1878.

L’État lui avait confié la direction de la fabrique d’armes et de canons de Tarbes. Là il continuait à perfectionner ses pièces d’artillerie.

Les énormes canons de rempart à pivot qui servent à nos frontières de l’Est c’est-à-dire nos canons d’avant-garde, sont des canons de de Reffye.

Doué d’un ardent patriotisme, le général de Reffye avait été cruellement affecté des désastres de sa patrie. L’éloignement dans lequel le gouvernement de la République l’a obstinément tenu des postes militaires où ses talents auraient été si utiles contribua à abréger ses jours, car il était très impressionnable et ressentait vivement les injustices ou la défaveur. Une chute de cheval qu’il fit à Tarbes accéléra sa fin, qui était bien imprévue, car il est mort à cinquante-neuf ans.

La mort de ce général, qui fut un grand savant et, en même temps, un grand patriote, passa presque inaperçue. Le gouvernement de la République ne s’associa, par aucun concours imposant, aux regrets que toute la France militaire ressentait de sa perte. C’est que de Reffye ne fut pendant sa vie qu’un modeste et laborieux officier, et que l’on ne voulut jamais consentir à oublier que c’était l’Empereur Napoléon III qui avait le premier discerné son mérite.

Nous disons que de Reffye prit part aux études du nouveau canon dit de 95 millimètres.

C’était en 1880 ; on apprit, en France, que les puissances étrangères se préoccupaient d’augmenter le calibre de leurs pièces d’artillerie de campagne, afin d’obtenir des effets