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drique de ces flambeaux est en caoutchouc et renferme une pâte fusante faite avec de la glu de lin et du chlorate de potasse.

Un tourteau (fig. 178) est une couronne en vieille mèche à canon, enduite avec de la glu, du chlorate de potasse et du nitrate de baryte. Si l’on a à traverser un défilé de nuit, par exemple, on installe, de 60 en 60 mètres, deux de ces tourteaux, que l’on enflamme. On peut même les faire porter par des soldats.

Fig. 182. — Grenade éclairante.

La grenade éclairante (fig. 182) se compose d’une sphère en caoutchouc, A, remplie de la même composition que les flambeaux Lamarre et que les tourteaux, et d’un tube d’amorce, B. Le tube d’amorce, qui est en étain, contient une composition fusante qui brûle avec une vitesse d’un millimètre à la seconde. Après avoir mis le feu à cette amorce, on lance la grenade vers l’endroit que l’on veut éclairer ; la grenade brûle pendant une minute et demie, et éclaire le terrain jusqu’à dix mètres de distance environ.

On n’utilise plus les artifices incendiaires ni les artifices de rupture, depuis que la dynamite a été mise en service.


CHAPITRE VIII

organisation de l’artillerie actuelle. — artillerie de campagne et de forteresse. — mobilisation de l’artillerie. — composition des batteries et des sections de munitions.

La description détaillée que nous venons de donner de son matériel offensif et défensif de campagne et de siège ne suffirait pas pour donner une idée exacte de l’état actuel de l’artillerie française. Il reste à faire connaître la répartition des différentes bouches à feu, et la manière dont elles sont employées en temps de guerre. En d’autres termes, il convient de faire connaître ici l’organisation générale de notre artillerie.

En 1870, nous avions vingt régiments d’artillerie ; à l’heure où nous écrivons, la France possède 16 bataillons d’artillerie de forteresse à 6 batteries chacun, 38 régiments d’artillerie de campagne, 2 régiments de pontonniers, 12 batteries à pied, détachées en Algérie, 10 compagnies d’ouvriers, 3 compagnies d’artificiers, et 18 régiments d’artillerie de l’armée territoriale. Chaque bataillon d’artillerie de forteresse, commandé par un chef d’escadron, compte 6 batteries à pied qui sont affectées à la défense des places.

Comme on le verra plus loin, nous avons été obligés de construire un grand nombre de places fortes et de forts détachés, tant pour couvrir le nord de la France contre une attaque des armées allemandes, que pour substituer à la frontière naturelle du Rhin une frontière artificielle. Les modifications de la politique internationale nous ont forcés, également, à édifier les camps retranchés de Grenoble, de Nice et de Lyon, et à fermer, à l’aide de forts, les passages des Alpes. En temps de guerre, chacune des six batteries de chaque bataillon de forteresse se dédoublerait, et nous aurions alors