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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/238

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de mettre en ligne un grand nombre de canons ; il faut encore qu’ils soient approvisionnés, et que leur tir soit réglé. Une seule pièce bien servie fera plus de mal à l’ennemi que vingt autres pièces servies par des conscrits. Or, ce personnel bien instruit, bien préparé, croit-on que toutes les armées le possèdent en nombre suffisant ? L’expérience seule permettra de résoudre ce problème, et cette expérience porte un nom redoutable : la guerre. Quand nous l’aurons faite, nous n’aurons plus besoin d’être renseignés.

En ce qui touche la production manufacturière, nous dirons que les usines françaises et l’usine Krupp ont exclusivement le privilège de fournir des canons et des mortiers aux peuples dont l’industrie n’est pas assez avancée pour produire ces engins de guerre. Et quant au mérite comparé des produits des usines françaises et de celles d’Essen, nous rappellerons un fait significatif.

En 1885, le gouvernement serbe avait décidé d’acheter trente batteries d’artillerie de campagne. Il s’agissait, en chiffres ronds, d’une dépense de trois millions de francs. Des expériences comparatives eurent lieu, avec les matériels français et allemand : Krupp contre Bange. Ce n’étaient ni des Français ni des Allemands qui étaient juges. Or, le matériel français l’emporta haut la main !

fin du supplément à l’artillerie moderne.