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Tramond, qui commandait alors l’école de Saint-Cyr, du colonel Lebel, qui était directeur de l’école normale de tir au camp de Châlons, et du colonel Gras, aujourd’hui général et inspecteur général de nos manufactures d’armes. On a pris l’habitude d’appeler cette arme fusil Lebel ; mais pour éviter toute équivoque, il faut la désigner sous le nom que lui attribuent les règlements militaires : fusil modèle de 1886.

Il serait, en effet, extrêmement difficile de faire la part de chacun des officiers très distingués qui ont aidé à résoudre le problème dont ils étaient saisis. Le général Tramond a surtout insisté sur la nécessité d’adopter un petit calibre ; le colonel Lebel a établi ce que l’on appelle la trajectoire du fusil, en multipliant les essais de tir, en faisant varier à l’infini le rapport du poids de la charge au poids de la balle. Avec sa haute expérience, le colonel Gras, qui nous avait donné déjà un très bon fusil, au lendemain des défaites de 1870, a rectifié certains détails de construction, particulièrement ceux qui concernent la fermeture de culasse. Enfin, les officiers de la commission de Versailles, qui était présidée par le général Dumond, avaient soumis cinquante modèles successifs de fusils à des épreuves très utiles.

C’est le cas de dire que ce fusil ne s’est pas fait tout seul !

Arrivons maintenant à la description de cette arme.

La fermeture du fusil modèle 1886 (fig. 220) est à verrou, comme celle du fusil Gras, que nous avons décrit plus haut. Cette fermeture est donc dissymétrique ; seulement on a fait disparaître, par une modification ingénieuse, l’un des principaux inconvénients de la fermeture à verrou. La pression des gaz développés au moment du tir s’exerce contre la cuvette de la tête mobile ; cette cuvette s’appuie sur le cylindre ; elle