Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 224. — Fusil Gras à répétition, fermeture de la culasse.

C, chien. — L, levier de manœuvre ou verrou. — D, détente. — E, partie extérieure de la culasse. — F, levier faisant sortir le chien du cran d’arrêt, au moment du tir. — B, ressort de l’auget. — M, levier permettant d’utiliser les cartouches du magasin ou d’en immobiliser l’emploi. — A, cartouche. — A′ A″, cartouches dans le magasin. — R, ressort du magasin. — T, tonnerre. — K, plaque obturatrice de la chambre. — m, la hausse, rabattue.


transitoire, en mettant à profit les études faites pour la création de ce matériel. Nos manufactures entreprirent donc, en toute hâte, l’exécution de fusils Gras à répétition, auxquels on a donné la dénomination de fusils modèle 1884 et modèle 1885. Elles continuèrent à les fabriquer jusqu’au moment où le nouvel outillage exigé pour le forage des canons des fusils Tramond-Lebel et le fraisage de leurs différentes pièces fût arrivé d’Amérique.

Le fusil Gras transformé en fusil à répétition pèse 4 kilogrammes 250, et n’a que 1m,24 de longueur, le poids du mécanisme à répétition ayant imposé l’obligation de lui donner le canon de la carabine de cavalerie.

La figure 224 représente la fermeture de culasse de ce fusil au moment où la culasse a été ramenée en arrière, et où l’auget amène la cartouche à l’entrée de la chambre.

Depuis que le fusil modèle de 1886 a été adopté dans l’armée française, le capitaine d’artillerie Pralon, attaché à l’École de pyrotechnie, à Bourges, a soumis au ministre de la guerre un fusil, dont on a fait le plus grand éloge, mais qui n’a jamais été décrit. Le général Ferron, alors qu’il était ministre de la guerre, en 1887, fit tout exprès le voyage de Bourges, pour assister aux essais de tir du fusil Pralon.

La cartouche de ce fusil est recouverte d’une enveloppe en acier malléable, et l’on assure qu’elle est douée d’une force de pénétration cinq ou six fois supérieure à celle de la balle du fusil modèle 1886 ; une de ces balles suffirait pour percer un caisson en tôle métallique, et pour déterminer l’explosion des obus renfermés dans ce caisson.

C’est tout ce que nous pouvons dire à ce sujet : le capitaine Pralon, qui a été décoré de la Légion d’honneur par le général Ferron, en témoignage de haute considération, continue ses recherches.


CHAPITRE VI

principaux modèles d’armes à répétition en usage à l’étranger. — le fusil mauser, ou fusil allemand. — sa description et ses propriétés. — méthode de tir en usage dans l’armée allemande. — comparaison entre le fusil français et le fusil allemand.

Les Allemands ont mis beaucoup d’hésitation à adopter le fusil à répétition, et à choisir un modèle définitif de cette arme. Ils ont longtemps tâtonné, soit que la dé-