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cet usage, et qui s’adaptent à tous les modèles de chambres noires.

Un extenseur de pellicule fort simple est représenté (fig. 42), C’est un cadre-châssis A, B, C, sur lequel on étend la pellicule abfg que l’on tire au moyen des pinces C.

Le porte-membrane Eastman est un autre appareil, très pratique. Il est formé d’une mince planchette, composée de feuilles de bois collées ensemble, pour éviter tout gauchissement, et d’un cadre métallique à bords rabattus, qui sert à fixer la feuille de papier négatif sur la planchette. Le papier est ainsi parfaitement tendu.


CHAPITRE V

la retouche des clichés. — la conservation des négatifs.

Théoriquement, un cliché négatif devrait être sans défaut, et n’exiger aucune correction. Mais cet idéal ne se réalise jamais. Les clichés négatifs présentent des piqûres transparentes, et même des taches, qui se traduisent en points blancs, sur le positif. Dans le portrait, le visage montre les taches de rousseur et les verrues. Il faut que l’art intervienne, pour corriger les défauts du procédé : l’objectif a exagéré les imperfections du modèle, il faut les atténuer, pour ne pas produire une image trop réaliste.

L’appareil nécessaire pour retoucher les épreuves est aujourd’hui bien connu. C’est un pupitre (fig. 43) composé de trois châssis à charnières, qui se développent en forme de Z. Le châssis horizontal, en bois, encadre une glace étamée, qui renvoie la lumière sur le châssis incliné, lequel se trouve au milieu, et qui est formé d’une glace dépolie assez grande pour qu’on puisse y poser le cliché. Le châssis supérieur, qui est en bois plein, fait fonction d’abat-jour. Il peut soutenir un voile noir qui, tombant des deux côtés et derrière l’opérateur, l’empêche d’être gêné par la lumière extérieure, et lui permet de voir l’épreuve et d’en juger tous les défauts.

Fig. 43. — Pupitre à retouches.

Le cliché est ainsi complètement éclairé par transparence.

Le pupitre à retouches peut être remplacé par le moyen suivant. On pose sur une table une feuille de papier blanc, de chaque côté de laquelle on dispose quelques livres formant deux piles, espacées entre elles d’une largeur un peu moindre que celle du cliché. On applique le cliché par ses bords, entre les livres, et la feuille de papier sert de réflecteur.

Pour retoucher un cliché, il faut commencer par le vernir à chaud, mais le crayon prend mal sur cette couche, et il faut préparer la surface qui doit recevoir le crayon. Pour cela, on prend de la cendre de bois bien tamisée, ou de la poudre d’os de seiche très fine, et avec le doigt indicateur on en frotte doucement toutes les parties où devra porter la retouche. La couche de vernis étant ainsi dépolie, le crayon mord très bien à sa surface.

Les retouches se font avec un crayon Faber (fig. 44) taillé en pointe très fine. Elles ne peuvent porter que sur les parties transparentes du cliché épais, et les rendre plus opaques. Ce travail demande beaucoup d’attention.

On commence par enlever, avec le grattoir,