Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Fig. 264. — Inflammation d’une torpille par le courant électrique.

Voilà un procédé très simple, il offre, cependant, un inconvénient. Si la foudre venait à tomber sur l’un des fils a A, b A, le courant électrique très intense qui serait produit suffirait peut-être pour déterminer l’explosion de la torpille. En temps de paix, ce serait déjà une excellente raison pour préférer à ce mode trop simple d’inflammation électrique la mise du feu électro-automatique,

Voici en quoi consiste ce procédé : le circuit électrique ACB est interrompu deux fois : d’abord à la station d’observation, ensuite dans la torpille elle-même. À la station, l’observateur rétablit le circuit à son gré, mais dans la torpille le circuit ne devient continu qu’à la suite d’un choc. Supposez que l’on n’ait à redouter aucune attaque ; alors on interrompt le circuit dans les postes, et les navires peuvent circuler à l’aise. Ils auront beau heurter les torpilles ; elles ne feront pas explosion. Mais si l’escadre ennemie apparaît, bien vite un tour de clef ; le circuit est rétabli dans les postes ; tout navire qui touchera une torpille achèvera par le choc de compléter le circuit, et alors la torpille éclatera.

Au début, on employait la poudre de guerre pour remplir les torpilles, ou plutôt les fourneaux de démolition, que l’on submergeait à l’entrée des passes à défendre ; et il fallait d’énormes quantités de poudre. Pour n’en citer qu’un seul exemple, en 1855, les Russes avaient installé, dans la mer Baltique, des torpilles Jacobi, qui ne renfermaient que 3 kilogrammes et demi de poudre.

Ces torpilles (fig. 265) étaient formées