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une profondeur déterminée, et peut-il, sans crainte, évoluer librement à cette profondeur ? On ne saurait répondre à ces questions, et il faut attendre de nouvelles expériences.

Nous représentons dans les figures 294 et 295 (page 365) le Péral avant sa disparition sous l’eau.

Comme on peut le voir sur nos dessins le Péral a la forme d’un cigare ; il est mû au moyen d’une hélice, actionnée par l’électricité. Sa cargaison consiste exclusivement en torpilles. Tous les détails du mécanisme intérieur sont tenus dans le plus profond mystère, et il n’y a que fort peu de personnes au courant de sa manœuvre. Au milieu du bateau s’élève une petite tourelle, où se tient le capitaine, et d’où il peut gouverner. Quatre hommes d’équipage suffisent pour la manœuvre, mais le bateau pourrait en contenir bien davantage.

Les premiers essais ont été faits à la Caraca, et ont été repris dans la baie de Cadix. Le Péral est resté sous l’eau pendant trois quarts d’heure, et a pu s’y mouvoir avec une vitesse de six nœuds, bien que l’inventeur prétende qu’il puisse fournir une vitesse double.

M. Péral espérait avoir résolu deux problèmes, qui sont jusqu’à présent demeurés sans solution de sa part. Il comptait que son bateau se maintiendrait d’une façon automatique, à la profondeur voulue, horizontalement, et que l’on pourrait sans difficulté lancer, de l’intérieur, une torpille. L’équipage devait se composer de quatre lieutenants de vaisseau, d’un mécanicien et d’un contremaître. Mais, nous le répétons, les essais n’ont pas entièrement réussi.

En Angleterre, deux ingénieurs, MM. Wadington et Nordenfeldt, ont imaginé un torpilleur sous-marin. Au-dessus du centre de ce bateau, se trouve un kiosque, pourvu de hublots assez larges, et d’un petit panneau, que l’on peut, à volonté, fermer hermétiquement. L’intérieur est divisé en trois compartiments. Quarante-cinq caisses d’accumulateurs fournissent l’électricité nécessaire à la production de la force motrice.

M. Nordenfeld, constructeur anglais, à qui l’on doit d’excellentes mitrailleuses et des canons à tir rapide, a expérimenté avec succès, dans un voyage de 150 milles, de Stockholm à Gottenburg, ce torpilleur sous-marin, dont il avait commencé la construction trois années auparavant.

Ce bateau, qui a une forme très allongée, a 19m,50 de long, sur 3m,65 dans sa plus grande largeur. C’est par une petite tour de 0m,30 de saillie et fermée par une coupole en verre, que le capitaine peut explorer l’horizon, quand le bateau flotte au-dessus de l’eau : c’est cette même tour qui est l’unique capot d’entrée et de sortie du bateau.

Une hélice à l’arrière et deux hélices latérales servent de propulseurs ; les hélices latérales agissent également de façon à faire enfoncer l’appareil de la quantité jugée nécessaire ; quand elles cessent de fonctionner, le bateau remonte de lui-même à la surface. Des pompes puissantes peuvent rejeter au dehors l’eau qui aurait pu pénétrer à l’intérieur, ou celle qui remplit les chaudières.

Tous les appareils sont, en effet, actionnés par des machines à vapeur ordinaires, la chaudière étant chauffée par un mélange de vapeur de pétrole et d’oxygène comprimés. Quand le bateau est à fleur d’eau, c’est la vapeur qui fait marcher ses hélices ; quand il plonge, c’est l’eau des chaudières surchauffée qui est employée. La provision d’eau chaude est assez considérable pour permettre de parcourir 16 milles marins sans production de nouvelle vapeur.

Un mécanisme automatique arrête le mouvement des hélices d’immersion, quand