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économie de gaz et augmentation de pouvoir éclairant.

Un procédé tout différent des précédents consiste à augmenter la puissance éclairante du gaz en le mélangeant, dans le brûleur même, avec des vapeurs carburées.

Le pétrole, l’essence de térébenthine, mélangés au gaz, à l’état de vapeurs, doublent son effet lumineux. Mais leur usage est peu pratique. La substance qui a donné les meilleurs résultats, c’est la naphtaline, que les usines à gaz fournissent avec abondance et à bas prix.

M. Roosevelt, inventeur de ce système, appelle albo-carbon la naphtaline employée dans ce but particulier.

Fig. 308. — Bec à l’albo-carbon.

Dans le brûleur dit à l’albo-carbon (fig. 308), le gaz arrive par le tube M au robinet N, et traverse le récipient, K, rempli d’albo-carbon, d’où, après s’être enrichi, il parvient jusqu’au bec, S. Si on ne veut pas faire traverser le récipient de naphtaline par tout le gaz, on l’amène directement au bec, en tournant le robinet N plus largement. Alors, en même temps qu’il traverse la naphtaline, K, en passant par le tube P, le gaz se rend directement au brûleur, S, par le tube O, Q, R. Le robinet, N, sert donc à régler l’émission du gaz carburé, en permettant de faire varier les quantités de gaz qui passent par l’un ou l’autre tuyau.

Comme la naphtaline n’est volatile qu’à une température élevée, il faut chauffer le récipient K. Pour cela, on place au-dessus du brûleur une plaque mobile Q, qui, en se chauffant, communique sa température au récipient et volatilise la naphtaline.

Le bec à l’albo-carbon est assez répandu aujourd’hui ; son pouvoir éclairant est sensiblement supérieur à celui d’un bec ordinaire. En brûlant 80 à 90 litres de gaz par heure, il produit l’effet éclairant de deux lampes Carcel.

La lampe Dery, qui a été construite pour l’éclairage des voitures de chemin de fer, brûle également des vapeurs de naphtaline, mais avec des dispositions un peu différentes de celles des lampes de M. Roosevelt.

Le tuyau qui amène le gaz débouche à la partie supérieure d’un récipient en cuivre rouge, renfermant la naphtaline. Pour la volatiliser, on profite de la chaleur des produits de la combustion. Après s’être réchauffé, le gaz traverse ce récipient, où il se charge de matière carburante, et en sort par un autre tube, qui le conduit au brûleur.

L’air nécessaire à la combustion arrive au brûleur après avoir léché le récipient et s’être échauffé à son contact.

En usage dans beaucoup de gares de chemins de fer, la lampe de Dery produit un éclairage égal à celui d’une lampe Carcel et consommant par heure 55 litres de gaz et 2 grammes de naphtaline.

D’autres inventeurs ont essayé d’accroître la puissance lumineuse d’un bec de gaz en interposant dans la flamme un corbillon