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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/400

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buter contre un disque supérieur, lequel sert à établir le courant.

La figure 312 fera comprendre ce mécanisme.

Fig. 312. — Lampe Werdermann.

Une baguette de charbon est mobile à l’intérieur du tube métallique, T, et peut, au moyen d’un contre-poids attaché à une corde, qui se réfléchit sur une poulie, à l’intérieur du tube T, pousser de bas en haut ce charbon. L’extrémité supérieure de ce charbon vient buter contre un disque de cuivre, qui est en rapport avec le pôle négatif de la pile ou du générateur d’électricité, tandis que le tube métallique, T, communique avec le pôle positif. Il n’y a donc de portée à l’incandescence par le passage du courant que la partie d, du charbon comprise entre le tube métallique qui lui sert de support et le disque de cuivre supérieur. Cette partie incandescente n’a que trois quarts de pouce environ, et elle constitue le point lumineux.

Avec cette lampe, on peut obtenir, à volonté, l’arc voltaïque, en tenant les deux charbons un peu éloignés l’un de l’autre, ou l’incandescence, en les laissant en contact. Nous verrons plus loin l’utilité et le rôle spécial des lampes à incandescence. Disons seulement, pour le moment, que la lampe Werdermann peut remplir ce double rôle.

La lampe Werdermann obtint un certain succès en Angleterre. Elle y popularisa l’usage de l’éclairage électrique, pendant que la lampe Jablochkoff le popularisait en France.

Grâce à la bougie Jablochkoff et aux lampes qui furent construites pour leur application, l’éclairage électrique prit, à partir de 1876, une assez grande extension. La bougie électrique donnait le moyen de transporter largement ce mode d’éclairage dans la pratique ; ce qui était impossible avec le régulateur électro-magnétique, appareil coûteux et sujet à des dérangements. En même temps, M. Jablochkoff supprima la pile voltaïque, pour la production de l’électricité. Une machine à vapeur, actionnant une machine électro-magnétique de Gramme, rendit plus facile et plus économique, la production du courant voltaïque.

Ces deux perfectionnements permirent, en 1878, pendant l’Exposition universelle, d’éclairer, à Paris, par la lumière électrique, différentes places publiques et avenues. Ce mode d’éclairage fut continué en 1879, 1880 et 1881. Plusieurs villes importantes des pays étrangers, telles que Londres, New-York, Madrid, Bruxelles, etc., firent également l’essai, en 1879, 1880 et 1881, de ce nouveau mode d’éclairage.

L’Exposition internationale d’électricité, qui s’ouvrit au palais de l’Industrie, à Paris, pendant l’été et l’automne de 1881, permit, d’apprécier les progrès qu’avait fait ce mode d’éclairage depuis quelques années. Et ces progrès étaient considérables. Nous allons les résumer brièvement.

Ce n’est point dans l’éclairage à grande intensité, dans l’éclairage des rues, des places publiques et des vastes espaces que l’on put constater, à l’Exposition de 1881, des progrès bien saillants. L’éclairage par l’arc voltaïque qui produit les puissantes et splendides illuminations que chacun connaît, était déjà arrivé à son apogée. On a lu plus