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Fig. 58. — Le saut à la perche, d’après une photographie instantanée.


5o Enfin les applications d’ordre varié, présentant un intérêt spécial.

applications nouvelles de la photographie aux sciences naturelles.

C’est l’étude des mouvements rapides de l’homme ou des animaux, mouvements qui n’auraient jamais pu être saisis et enregistrés avant la découverte de la photographie instantanée, qui a le plus frappé, dans ces derniers temps, l’attention du public. Pouvoir reproduire par des dessins, grâce à la glace sensible, les diverses périodes du vol des oiseaux, de la progression de l’homme ou des animaux, du galop d’un cheval, etc., c’est un tour de force qui peut donner l’idée des ressources infinies de la science actuelle.

C’est à un savant physicien et physiologiste français, le professeur Marey, que sont dus les premiers essais consistant à saisir et conserver l’image de phénomènes tellement rapides qu’il est presque impossible de les fixer, et dont notre œil même ne nous donne souvent qu’une idée imparfaite, à cause de la persistance des images sur la rétine, qui empêche la succession trop prompte de la série des impressions visuelles. La photographie, qui n’a pas le défaut de cette persistance naturelle de l’impression de la surface sensible, permet seule de séparer les impressions lumineuses que donne la succession d’un mouvement, chez les animaux ou chez l’homme.

Le professeur Marey avait donc pu, grâce à la photographie, ébaucher ce curieux genre d’études. Mais à l’époque où M. Marey exécuta les premiers travaux en ce genre, la photographie instantanée, la photographie au gélatino-bromure d’argent, n’était pas connue, et les résultats qu’il obtint étaient