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rondelle en cuivre isolée du collier métallique, et qui traverse la base de la cloche.

Ces lampes ne demandent qu’une assez faible dépense de courant.

Les quatre types de lampes Anatole Gérard, que l’on fabrique, produisent la lumière de 8, 15, 20 et 32 bougies.

Les lampes Weston sont très usitées aujourd’hui aux États-Unis. On voit dans les rues de New-York beaucoup de ces lampes, de l’intensité de 125 bougies, pour l’éclairage des rues.

Fig. 335. — Lampe Weston.

La matière qui compose les filaments des lampes Weston (fig. 335) est une sorte de cellulose, appelée termidine, qui s’obtient en traitant du fort papier par un mélange d’acides sulfurique et azotique, qui le dissout, en formant du fulmicoton. On évapore la dissolution jusqu’à consistance demi-solide, et l’on coupe la matière en feuilles de 0mm,15 d’épaisseur, qu’on plonge dans l’ammoniaque pendant une heure environ, après quoi on les lave et on les sèche.

Ces feuilles ont toutes les propriétés de la cellulose. On les chauffe à une température élevée, et l’on obtient un filament de charbon d’une grande résistance électrique et d’une parfaite homogénéité.

Pour fixer le filament dans le charbon, on l’attache à un fil de platine, terminé par des boucles de jonction, et on l’introduit dans un culot en verre, qui se soude à l’ampoule, pour former sa partie inférieure. On réunit les boucles et les filaments au moyen de petits boulons.

M. Weston fait usage, pour supporter ses cloches, d’une douille particulière, qui établit ou ferme le passage du courant d’une façon très simple.

Une lampe à incandescence nouvelle, qui se fabrique à Paris, est la lampe Cruto, dont le mode de fabrication est assez original.

On prend un fil de platine recouvert d’un dépôt d’argent assez épais, et on passe ce fil à la filière, jusqu’à ce que son diamètre soit d’un dixième de millimètre. On dissout l’enveloppe d’argent, à l’aide d’acide azotique, et l’on obtient ainsi un fil de platine, d’un centième de millimètre de diamètre. On le coupe à la longueur voulue, et on le recourbe en forme d’U ; puis on le fixe, par ses deux extrémités, à deux pinces métalliques, isolées l’une de l’autre, et montées sur un support. Le tout est alors enfermé dans une ampoule de verre, dans laquelle on fait passer un courant de gaz hydrogène bicarboné, et l’on fait traverser le filament par un courant électrique. La chaleur du courant décompose le bicarbure d’hydrogène, et laisse un dépôt de charbon sur le filament, Lorsque le dépôt de charbon a acquis l’épaisseur désirée, on arrête le courant, et l’on fixe le filament sur des supports de platine, à l’aide d’un dépôt de charbon, obtenu également par la décomposition électrolytique du bicarbure d’hydro-