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par des praticiens expérimentés, serait de 1 franc par heure, pour produire l’effet d’une lampe Carcel ; chiffre énorme, comme on le voit.

On trouve dans le commerce, sous le nom de lampes électriques portatives, de petits appareils ayant la forme d’une lampe à huile ou à pétrole, qui contiennent, dans le socle, une minuscule pile au bichromate de potasse, et une clochette à incandescence. Les marchands assurent que ces lampes électriques portatives peuvent remplacer les lampes à huile ou à pétrole, pour l’éclairage des appartements et des bureaux.

La vérité est que ces appareils sont de simples jouets, qui amusent pendant quelques heures, mais qui sont difficiles à manœuvrer, en raison des propriétés corrosives du liquide acide qui les alimente. Elles ne donnent qu’une lumière faible et d’une durée très courte. On les fait fonctionner deux ou trois fois, puis on les met au rebut. Les marchands de ces pauvres luminaires ont le soin de changer souvent de domicile, pour éviter les réclamations des acheteurs.


CHAPITRE VI

les conducteurs et les appareils de marche et de surveillance, pour l’éclairage électrique.

Qu’il soit engendré par une machine dynamo-électrique, par un accumulateur, ou par une force naturelle (hydraulique ou atmosphérique), le courant d’électricité devant servir à l’éclairage, doit être amené, de la source productrice, au bec éclairant.

On désigne sous le nom de conducteurs principaux les fils métalliques, nus ou isolés, simples ou composés d’un assemblage de fils, qui servent à transporter l’énergie électrique de la source aux appareils qui doivent l’utiliser.

On donne le nom de canalisation, ou de réseau électrique, à l’ensemble des conducteurs, principaux et secondaires, composant un service d’éclairage.

Les conducteurs se font en cuivre ou en bronze silicieux, nom qui ne désigne guère autre chose que du cuivre pur ; car la conductibilité de cet alliage ne dépend que de la quantité de cuivre qu’il renferme, et non du silicium auquel il est associé en très faible proportion.

On ne pouvait songer à prendre ici, comme dans la télégraphie électrique, des fils de fer pour conducteurs, malgré leur excessif bon marché, par cette raison que le cuivre a une conductibilité six fois supérieure à celle du fer ; ce qui permet de donner au fil un petit diamètre, tout en lui conservant une grande conductibilité.

Les fils de cuivre sont employés nus, quand il s’agit d’installations aériennes ; mais le plus souvent, ils sont isolés par une enveloppe de coton, de soie ou de caoutchouc.

On fait cette enveloppe avec une machine tout à fait analogue aux métiers des passementiers. Le fil de cuivre est tiré, d’une manière continue, par le moteur de l’usine, pendant qu’une bobine de coton, de soie ou de caoutchouc, tourne horizontalement autour du fil de cuivre, en le recouvrant exactement de spires réguliers. Suivant le degré d’isolement que l’on veut obtenir, on entoure le fil de cuivre de deux ou de trois couches de soie, de coton ou de caoutchouc, en alternant le sens d’enroulement, pour assurer un recouvrement complet.

Après avoir reçu l’enveloppe isolante de soie, de coton ou de caoutchouc, le fil est passé dans un bain de gomme laque, ou de bitume de Judée, pour le défendre de l’humidité.

En réunissant plusieurs fils ainsi recouverts, et les tordant ensemble, on obtient des câbles conducteurs. Quand il s’agit d’ins-